ELECTRO-POP-FOLK - A l'heure ou la mode s'oriente vers un retour aux origines du son, quand Daft Punk impressionne avec sa gamme instrumentale branchée très pure et que Woodkid perpétue la lignée avec ses « vrais » instruments, on oserait penser que les sons électronique n'est plus très tendance dans la pop. Julia Holter y a goûté et s'est même noyé. LOUD CITY SOUND est le premier que j'écoute de Julia Holter. Mais il se trouve que ce n'est pas le premier de son répertoire : TRAGEDY en 2011 et ELKTASUS en 2012. Encore une native de Los Angeles, mon dieu que cette ville ne cesse de m'épater !
C'est en toute neutralité que j'aborde LOUD CITY SOUND. Etrange sensation à la découverte de son univers. Une froideur certaine se dégage des ondes. Un paysage hivernal se dessine autour de cet ensemble instrumental. Peu de rythme, des éclats cuivrés et surtout des cordes durement frottées. Il est difficile de pénétrer dans ce cosmos à moitié féerique. Les influences sont multiples, on pourrait piquer dans du Boulez, une petite touche trip hop par-ci par-là et des saxophones tiraillés dans tous les sens comme un semblant de free jazz dont la composante principale serait la recherche du son. Il est rare toutefois de sentir autant de timbres s'enlacer dans un style virant chanson folk. Julia Holter pose sa voix, des voix sur les profondeurs planantes des vents. C'est pourtant ce qui pêche, cette voix sans grande émotion reste monotone et ennuyeuse à la longue.
On remerciera néanmoins Julia de réconcilier les genres au delà des stigmas et des barrières stylistiques. Une lueur apparaît parfois comme un souffle chaud qu'on attendait impatiemment : "This is a True Heart" est un agréable mélange entre les nappes éloignées du synthé, une contrebasse bossa, un pizz délicat et la chaleur soufflée du saxophone. L'album est surprenant par le choix des arrangements. Une sobriété pastorale s'évapore allègrement sans jamais ne rien laisser au hasard. Puis un fouillis sonore toujours bien ordonné s'amuse à rompre avec cet effet de vide. Laissez vous plonger dans ce bain sonore, vous verre, n'en ressort un peu apaisé, quelque fois dubitatif, un chouilla agacé, mais certainement pas indifférent.