Des pics de testostérone plus élevés chez des populations isolées aux activités quotidiennes tournées vers la production de leur énergie alimentaire que chez des sportifs lors d’une compétition, c’est une des conclusions de cette recherche de l’Université de Californie – Santa Barbara qui fournit des informations précieuses sur la façon dont l’industrialisation et la vie moderne peuvent influer sur la santé et le bien-être. Car si l’accès à la nourriture et la survie alimentaire ne nécessite dans nos sociétés aucun effort ou presque, la testostérone reste pourtant un marqueur et une hormone essentielle à notre équilibre.
Environnement, comportements et hormones: Alors que la testostérone joue un rôle clé dans la santé et le bien-être, elle apparaît (à nouveau avec cette étude) comme étroitement liée à la disponibilité de l’énergie alimentaire. Sauter un repas, expliquent les auteurs, va faire chuter ses veaux de 10%. Une infection va également entraîner une diminution immédiate de la testostérone. La testostérone apparaît finalement comme un marqueur et une condition de maintien de la masse musculaire, en particulier pour trouver l’énergie alimentaire nécessaire mais aussi de maintien de la fonction immunitaire adéquate.
Hormone de survie alimentaire plus que d’activité concurrentielle : Des « compétitions » vont entraîner un pic à court terme de la testostérone, pourtant lorsque l’équipe de recherche analyse des échantillons de salive de ces populations boliviennes et de joueurs de football américains, avant et après la compétition, ils constatent avec le football, une augmentation de 30% des niveaux de testostérone vs 46,8% avec les activités de production alimentaire. Un pic de testostérone augmente la capacité du muscle à prendre de sucre dans le sang, ce qui améliore la performance dans les activités de chasse, de cueillette, ou de culture tout comme ans un match de football.
Un équilibre rompu dans nos sociétés modernes : Avec un accès facilité à la nourriture sans effort ou presque, l’équilibre semble rompu. Ainsi, les populations boliviennes « Tsimanes » qui ont un niveau de testostérone de base relativement faible, de 33% inférieur à celui des hommes qui vivent aux États-Unis, vont maintenir leur taux de testostérone tout au long de leur vie. Dans les pays industrialisés, la testostérone diminue avec l’âge. La testostérone témoigne ainsi d’un équilibre rompu dans nos sociétés industrialisées. Au cours de l’évolution, l’Homme devait passer par des stratégies très physiques pour survivre, aujourd’hui « nous pouvons aller à l’épicerie et acheter 20.000 calories en 10 minutes sans une goutte de sueur », conclut Benjamin C. Trumble, auteur principal de l’étude.
Source: Evolution and Human Behavior 23 July 2013 Age-independent increases in male salivary testosterone during horticultural activity among Tsimane forager-farmers(Visuel@Benjamin C. Trumble)