Les engagement de François Hollande, épisode 2 - "Rétablir la justice"

Publié le 15 août 2013 par Copeau @Contrepoints

Le projet de François Hollande se déclinait selon 4 axes : "redresser la France", "rétablir la justice", "redonner espoir aux nouvelles générations" et mettre en place "une république exemplaire et une France qui fasse entendre sa voix". Où en sommes-nous ? État partout, justice nulle part.

Par Baptiste Créteur.

François Hollande avait promis de rétablir la justice, de faire en sorte que la richesse soit mieux répartie. Son programme est consultable ici ; chacun pourra constater son exécution implacable et son efficacité redoutable.

C'est un échec, parce que de plus en plus de Français sont au chômage, font face à la précarité tant crainte ou dorment dans la rue. Il y a fort à faire pour améliorer la situation des Français et en particulier des plus vulnérables, mais ce n'est pas en redistribuant la richesse qu'on améliore leur sort.

C'est sans doute un peu contre-intuitif ; si on redistribue des riches vers les pauvres, les pauvres n'ont pas plus, même si les riches ont moins. Avant que la richesse puisse être "redistribuée", il faut qu'elle soit créée, et cette création donne lieu à la "distribution" de départ. La création et l'échange permettent à tous de s'enrichir, même ceux qui n'y prennent pas part ; le capitalisme de laissez-faire améliore les conditions de vie de tous, pas seulement des plus riches.

Voyons un peu comment François Hollande avait promis de rétablir la justice, et comment il la rétablit.

Une grande réforme fiscale pour rendre la fiscalité plus équitable, faire payer plus les plus riches et donner plus aux plus pauvres. En guise de "réforme" de la fiscalité, les Français ont jusque là pu assister à une augmentation, une avalanche de taxes.

Ils assisteront dans les prochaines semaines à une réforme des retraites, mais pas dans le sens promis avant les élections : les finances publiques ne permettent pas de réduire à nouveau l'âge de la retraite. Le manque d'ambition de la réforme en nécessitera sans doute une prochaine pour que le système puisse se maintenir ; mais la retraite par répartition est promise à la faillite. La justice, c'est de faire payer les salariés du privé pour ceux du public, c'est de faire payer aux Français d'aujourd'hui les retraites de leurs aînés pour des retraites qu'eux mêmes ne toucheront pas demain.

L'excellence de notre système de santé, que le monde nous envie, est de moins en moins démontrable. L'équipement des établissements français en technologies récentes laisse à désirer, et la qualité du système de santé doit avant tout au dévouement des praticiens - sur lequel le gouvernement capitalise pour exiger d'eux des sacrifices plus importants encore.

Le problème du logement en France est résolu. La garantie universelle des loyers locatifs qui ne coutera que quelques milliards, l'encadrement des loyers, les amendes aux collectivités qui ne proposent pas assez de ces HLM toujours gérés dans la probité et la transparence auront sans doute le même succès que ces havres de paix que sont les villes nouvelles.

Pour la justice au travail, le président entendait lutter contre les discriminations ; pour ce faire, il a déployé de nouvelles discriminations d’État en favorisant l'embauche sur des critères d'âge et d'origine géographique. Cette discrimination qui ne dit pas son nom, ce sont les emplois francs. Pour lutter contre la précarité, il a déployé les emplois d'avenir pour tenter, sans succès, de désengorger les bureaux de Pôle Emploi.

Le renouveau urbain a déjà commencé. À Brétigny, à Trappes, à Marseille, à Brives, on sent bien l'esprit nouveau qui anime les zones autrefois violentes et sans perspectives où des jeunes désœuvrés s'en prenaient à la veuve et l'orphelin. Aujourd'hui, on assiste à des bousculades sporadiques, des débordements gentillets. L'outre-mer bénéficie toujours de son développement en niches fiscales, et les très intègres dirigeants des établissements chargés du développement touchent des salaires faramineux que même un boom économique permettant à l'outre-mer de dépasser la Chine en termes de PIB justifierait difficilement. La fracture territoriale n'est toujours pas résorbée, mais les territoires fracturés sont recouverts de toujours plus de plâtre.

S'il y a un chantier sur lequel le président peut présenter un bon bilan, c'est l'ouverture de nouveaux droits. Dommage qu'il ait dû pour cela sacrifier ceux qu'il était censé garantir et rendre justifiées les accusations d'une police politique et d'une dictature socialiste, où une opinion est devenu un délit et la contestation interdite.

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Voir l'épisode 1 : François Hollande redresse la France