Nicolas Sarkozy est arrivé en Tunisie lundi 28 avril, pour une visite de 48 heures. Comme c'est l'habitude lors de ces déplacements présidentiels, des contrats commerciaux sont prêts. Après l'Algérie et le Maroc, la Tunisie sera le troisième (et dernier) pays du Maghreb à se voir proposer la technologie nucléaire française.
Anne-Marie Idrac, nouvelle secrétaire d’État au Commerce extérieur, était venue en Tunisie il y a un mois. Le terrain est prêt.
la France et la Tunisie devraient, selon la secrétaire d’État, "conclure un nouvel accord de partenariat économique et financier, destiné à accompagner l’effort de renforcement de la compétitivité tunisienne dans le contexte d’ouverture à la concurrence internationale" (source AFP-France Info).Les défenseurs des droits de l'homme espère que le Président évoquera le sort des libertés publiques en Tunisie. Lors de sa visite éclair de juillet dernier, ils avaient été déçus.
"La société civile a été superbement ignorée. Nous n'avons eu ni audience, ni contact avec sa délégation pendant les quelques heures qu'il a passées sur notre territoire", déplore le président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH), Me Mokhtar Trifi.
"La justice est aux ordres, la corruption se généralise, la torture est fréquente. Le bilan du régime est désastreux", résume la présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) Khadija Cherif. "Cette fois, nous ne nous voulons pas d'une simple libération comme alibi".Accompagné de Carla Bruni et de 7 ministres, Sarkozy évoquera surtout son projet d’Union pour la Méditerranée. Les autorités tunisiennes ont même fait savoir que Sarkozy venait pour déclarer pour exprimer son "estime" et son "soutien" à son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali (entretien publié dimanche 27 avril dans le quotidien arabophone tunisien Ach-Chourouk).
La France a ainsi signé avec la Tunisie sa première convention de gestion concertée de l'immigration avec un pays maghrébin. Ce texte doit renforcer la lutte contre les clandestins, ouvrir le territoire français à l'immigration professionnelle et favoriser le développement dit «solidaire» entre les deux pays. Comme c'est devenu la marque de fabrique de sa diplomatie depuis un an, Paris va offrir à Tunis un accès à sa technologie nucléaire civile sous la forme d'accord-cadre de coopération. Identique à ceux paraphés par Tripoli, Rabat ou Alger, ce texte ouvre la voie à l'éventuelle livraison, d'ici quinze à vingt ans, d'un ou plusieurs réacteurs nucléaires (source).Ce voyage participe en tous cas de la démarche de "présidentialisation" de Nicolas Sarkozy. Prendre de la hauteur, rester dans le domaine réservé (la politique étrangère) et oublier les mauvais sondages. Un nouveau baromètre, réalisé AVANT sa prestation télévisée de jeudi dernier, le crédite du plus mauvais score de popularité depuis ... 1981 et la création de ce sondage (BVA).
Juste avant son passage à la télévision, Nicolas Sarkozy connaissait le taux de mauvaises opinions le plus élevé jamais enregistré par l’institut BVA depuis la création de son baromètre de l’exécutif, en 1981, soit 64% d’avis négatifs. Si le fait que seuls 32% des Français jugent favorablement leur Président n’est pas sans précédent, ce fut le cas pour Jacques Chirac en novembre 1995, et François Mitterrand n’avait que 31% de bonnes opinions en mars 1992, les prédécesseurs de Nicolas Sarkozy suscitaient moins de sentiments négatifs (source).&alt=rss