Vers une pénurie en eau en Afrique de l’Ouest
MARDI 13 AOÛT 2013D’après les chercheurs, la perte de grandes quantités d’eau dans le bassin de la Volta en Afrique de l’Ouest — dont la surface est partagée par le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali et le Togo — pourrait priver des millions de personnes de nourriture et d’énergie hydroélectrique au cours des prochaines années à cause du changement climatique.
La hausse annoncée des températures moyennes de 3,6 degrés Celsius au cours des cent prochaines années, et une diminution des précipitations pourraient provoquer une baisse du niveau des eaux du bassin de 24 pour cent d’ici 2050, et de 45 pour cent d’ici 2100, selon une nouvelle étude de l’Institut international de gestion des ressources en eau.
L’étude montre que, d’ici 2050, la quantité d’eau du bassin ne pourra plus fournir que 50 pour cent de la production hydraulique actuelle. Le barrage d’Akosombo au Ghana, le plus grand lac artificiel du monde, produit actuellement 1 020 mégawatts.
En l’absence de changement climatique, il serait possible d’irriguer environ 78.000 hectares et de produire 11.800 gigawattheures de puissance hydroélectrique par an dans les années à venir, a expliqué Tim Williams, le directeur de l’IWMI en Afrique. Mais à cause du changement climatique, a-t-il déclaré, « environ 75 pour cent de [cette] zone seulement pourrait être irriguée, et environ 52 pour cent seulement du potentiel hydroélectrique serait produit d’ici 2050 ».
Les quelque 24 millions de personnes qui vivent autour du bassin dépendent principalement de l’agriculture, qui représente 40 pour cent de la production économique de la région. Or, cette population devrait atteindre les 34 millions d’individus d’ici 2015, contre 19 millions en 2000, ce qui accentuerait la pression sur les ressources en eau.
La coopération entre les pays riverains sur des projets de barrage futur et la prise en compte de l’impact du changement climatique dans la conception de ces aménagements sont d’autres façons de garantir que l’eau de l’un des plus grands bassins fluviaux du monde continue de faire vivre la population.
(Source Irinnews)
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