"Les mesures prises jusqu'à présent ont été insuffisantes pour empêcher la multiplication récente des attaques", souligne le Conseil d'État. L'ordonnance du juge des référés vient renforcer l'injonction prononcée par le juge du tribunal administratif de Saint-Denis de la Réunion le 19 juillet dernier, en la modifiant parce qu'elle était "trop générale". Et déboute de fait le recours intenté par le ministère de l'Intérieur contre cette première instance.
"Face au risque d'attaques mortelles de requin", le Conseil d'État "enjoint le préfet (...) de mettre en place une signalisation adaptée des interdictions ou des limitations de baignades et d'activités nautiques, en précisant clairement la nature des risques". La haute juridiction précise que cette information doit être "assurée non seulement" auprès de la "population permanente mais aussi des touristes".
"Seules les mesures d'interdiction de baignades et d'activités sont susceptibles de supprimer le risque d'attaques", estime le Conseil d'État. Et "le respect de ces interdictions, condition de leur efficacité, implique qu'elles soient convenablement signalées et que la population soit largement informée", poursuit le Conseil d'État.
Après la décision du TA de Saint-Denis, le préfet de la Réunion, Jean-Luc Marx, avait annoncé le 26 juillet un arsenal de nouvelles mesures de protection anti-requins dont l'interdiction de la baignade, du surf et du bodyboard, sur plus de la moitié du littoral réunionnais, et une campagne de prélèvement de requins portant sur 920 requins bouledogues et tigres
Bref, on n'est pas sorti de la polémique sur la politique à suivre pour empêcher les squales de bouffer de l'humain près des côtes réunionnaises. "Tuez les tous" hurlent les uns, tandis que d'autres ( voir la pétition parue hier dans la presse) crient à la protection de la nature et de l'écosystème. En tout cas, Jean-Luc Marx, ce haut fonctionnaire d'Etat, n'avait sans doute pas prévu d'affronter des requins dans sa carrière.
François GILLET