L’été semble ici marquer une petite pause, reprendre haleine avant de nous conduire tout droit vers la rentrée. Les températures redescendent et nous aussi, sur terre, après ces quelques semaines à refaire le monde à la lueur des bougies à la citronnelle. Les vacances sont finies et les journées sont classées rouges dans le sens des retours. Bientôt reviendra le temps des petits matins aussi pressés que le jus d’orange dans nos verres du petit déjeuner. Tout est passé si vite. C’était hier ce jour où on se disait encore que ce serait long et qu’on aurait plein de temps pour s’ennuyer.
Alors on freine. On prépare mollement les crayons, les cahiers colorés. On vérifie l’état des cartables, la pointure des chaussures de sport.
Et puis on sort les tentes, les matelas, les sacs de voyage, les instruments de musique et on entasse le tout tant bien que mal dans la voiture. Ce week-end, nous partons camper – du moins les enfants. Loin, tellement loin de chez nous. Mais si près du cœur. Ce week-end, nous monterons les tentes sous les oliviers, nous écouterons les cigales enfin se taire en admirant le coucher de soleil sur la vigne, un verre de rosé à la main, avant de rentrer grapiller quelques heures de sommeil. Au matin, nous décorerons les tables de quelques brins d’olivier, nous mettrons nos jolies robes, et nous cueillerons la lavande que nous jetterons quelques instants plus tard sur les jeunes mariés de l’année qui sortiront de la mairie avec l’air conspirateur et rigolard de deux adolescents ayant commis une bonne blague.
Ce week-end, Joli-Papa se marie.
Une bien jolie manière de prolonger l’été, une bien jolie manière de prolonger la vie. Parfois, au bout d’un chemin de traverse, le bonheur attend, tapi, à l’ombre des cannisses.