L’éloge de l’imperfection

Publié le 13 août 2013 par Dodo44

Vous en avez assez de vouloir rendre parfaite la personne que vous êtes? Et vous contemplez maintenant la possibilité de renoncer à votre auréole de sainteté? Vraiment? Quelle veine! C’est justement le thème d’aujourd’hui : l’imperfection. Pour en saisir toute la beauté, parlons d’abord de sa version inversée… la perfection!

Voilà! Le mot d’un million de douleurs est lâché! Perfection Si l’enfer a un nom, c’est celui-là! Non?

Après avoir investi décennies, sueurs et énergie à vouloir devenir la personne que je pensais qu’il fallait que je sois (on respire) pour qu’on m’aime, j’ai finalement compris (Dieu merci!) que cet absolu d’impeccabilité n’était pas pour moi.

Depuis cette transformation extrême de mes perceptions, je me fais une joie d’accompagner les gens sur la voie de l’amour de soi. À cet égard, je vous propose le constat que fit une cliente à deux pas d’entrer dans la quarantaine. Elle était venue me consulter avec un seul but en tête : s’améliorer. Selon son conjoint, ses enfants et ses amis, elle avait un air de bétonnière.

La voix chevrotante, elle me résuma sa détresse : Même après quinze ans de vaillants efforts pour combler les attentes de mon petit monde, on me juge et on me critique encore. Dominique, montre-moi comment être parfaite. Constatant sa détermination, je vérifiai : Chercherais-tu plutôt à savoir comment être irréprochable? Elle réfléchit, puis déclara : C’est exactement ça!

Je poussai la réflexion : Te crois-tu capable d’être au-dessus de tout reproche? Cette fois, ma question l’ébranla. Je vis le temps gris dans ses yeux. Elle m’avoua : Je ne le peux pas. Alors, comment je peux arrêter de vouloir être celle que je ne suis pas?

Tenant ses mains glacées dans les miennes, je lui suggérai ceci : Que dirais-tu d’apprendre à t’accepter telle que tu es? Un immense sourire accueillit cette proposition.

Durant les semaines qui suivirent, ma cliente fit une mise à jour de ses valeurs. Elle apporta les ajustements nécessaires afin que ses besoins et ses limites cohabitent avec ceux des autres. Un petit pas à la fois, elle écouta ses véritables élans intérieurs. Elle réussit à créer une nouvelle dynamique familiale, parce qu’elle se sentait à sa place et dans sa puissance.

À notre dernière séance, elle s’empressa de me raconter une récente fête avec sa famille et ses amis. Plusieurs l’avaient complimentée d’avoir tant changé. Je lui demandai : Ah oui? Comment ça? Elle précisa : En fait, ils m’ont dit qu’ils étaient contents de retrouver la femme que j’étais, il y a quinze ans.

J’enchaînai : Et qu’est-ce que cela signifie pour toi? Rayonnante, elle conclut : Je ne me suis pas améliorée. Je ne suis pas devenue parfaite. J’ai simplement appris à connaître et à aimer la personne que je suis. Puis, j’ai fait la même chose avec ceux que j’aime. 

Morale peu banale de notre histoire : Ne cherchons pas à être qui nous ne sommes pas, puisque nous sommes déjà parfaits comme ça. L’imperfection pour l’œil est perfection pour le cœur.

NOTA