A l'écoute d'Hokey Fright, il est difficile de savoir par où commencer tant cet opus est singulier. Avec ces seize titres, ce drôle de duo nous plonge dans leur univers où le folk tutoie le rap sans aucune difficulté. Déstabilisant? Cela ne fait aucun doute, mais le phrasé hypnotique de Dawson & le flow incisif de Aesop Rock semblaient prédestinés à se rencontrer, comme en témoigne Earthquake. Sur Eyeball Soup, Dawson sort de son phrasé habituel & emprunte à son acolyte quelques tics...
De Jambi Cafe, éminemment folk, à TV on 10, plus inquiétant; The Uncluded distille tous les possibles. Sur Organs, Aesop Rock s'essaye au chant tant bien que mal... Et même si ce n'est pas toujours ça, c'est touchant. Lorsque la voix fluette & juvénile de Dawson s'emmêle, je me dis que Hokey Fright est vraiment un Objet Musical Non Identifié, sorti de nul part. Si bien que la rythmique d'Alligator, créée grâce à des balles de ping-pong, passe (presque) inaperçue.
Si quelques titres plus pêchus tel que The Aquarium sont présents sur Hokey Fright, c'est surtout sur des titres comme le génial Teleprompters que le charme opère véritablement. La voix de Dawson se fait plus sûre, plus nasillarde. Irrésistible sur le refrain, elle affirme "I am strong & I am lovable". Tout est dit.
En musique comme ailleurs, il n'est pas nécessaire de tout comprendre pour pouvoir apprécier la magie qui en émane. Superheroes à leur façon, The Uncluded nous démontre que la découverte de l'inconnu ne s'est jamais faite aussi pressante.
Je vous laisse avec le clip de l'entêtant Delicate Cycle,
Enjoy... & play it louder!!