Suite aux articles portant sur le libéral-conservatisme publiés par Contrepoints, le président de "Contre-attaque", un nouveau collectif se définissant comme étant "de droite, patriote, libéral et conservateur", a souhaité réagir. Contrepoints a accepté de lui ouvrir ses colonnes pour qu'il puisse exprimer son point de vue.
Une tribune de Jean Robin, Président de Contre-Attaque.
On ne peut que se féliciter du débat ouvert par Contrepoints sur le libéral-conservatisme ces derniers jours, et en tant que président d'un nouveau collectif qui se définit comme libéral-conservateur, Contre-Attaque, j'entends apporter ma petite pierre à l'édifice intellectuel et politique sur cette question centrale.
En fait je me bornerai à développer un point qui n'a pas encore été abordé par les différents intervenants sur le sujet, à savoir le fait que les principaux dirigeants libéraux du 20ème siècle étaient aussi des conservateurs. On ne citera que les trois principaux d'entre eux, qui sont d'ailleurs des modèles pour une majorité de libéraux : Ronald Reagan, Margareth Thatcher et Winston Churchill.
Notre pays vit tellement dans un environnement (politique, médiatique, universitaire et économique) socialiste qu'il a oublié qu'on pouvait être à la fois conservateur et libéral, à la fois pour la préservation des valeurs humaines et pour le développement économique, et qu'en fait, l'un ne pouvait aller sans l'autre. Le socialisme fait peser un tel carcan idéologique sur les consciences et la liberté d'expression qu'il a réussi à interdire, y compris chez beaucoup de libéraux, tout débat sur le droit à l'avortement, et la peine de mort, pour ne parler que de ces deux sujets, mais il y en a bien d'autres.
En France socialiste, en 2013, le simple fait de demander l'ouverture du débat sur ces deux questions vous classent immédiatement à l'extrême-droite de la droite, au pire, ou à la droite de la droite, au mieux, ce qui revient à peu près au même. Or non seulement Ronald Reagan, Margareth Thatcher et Winston Churchill étaient tous contre le droit à l'avortement (sauf Thatcher qui était pour), et pour la peine de mort, mais ils étaient également hautement et profondément libéraux. Rappelons également qu'un socialiste comme Barack Obama est également pour la peine de mort dans certains cas (pédophilie, terrorisme), ce qui n'est donc pas le monopole des conservateurs.
Contre-Attaque rassemble des libéraux plus ou moins conservateurs selon les cas mais ne se prononce pas directement sur ces questions, même si nous sommes en général pour la culture du débat et pour la liberté d'expression la plus large possible. Toutefois nous luttons contre le socialisme sous toutes ses formes (national-socialisme, communisme, fascisme et social-étatisme) et nous constatons que cette idéologie permet de rassembler contre elle tous les libéraux, quel que soit leur niveau de conservatisme. En effet le socialisme s'oppose en tous points ou presque au libéralisme, puisqu'il prône l'augmentation de la taille et du poids de l’État, alors que le libéralisme prône l'inverse. Même les libéraux de gauche sont anti-socialistes, et peuvent par conséquent se retrouver dans le combat qui doit être le plus unitaire possible contre le socialisme. Conservons et cultivons nos différences, elles sont précieuses et nous ne serons de toute façon jamais d'accord sur tout, et c'est heureux. En tant qu'individus, nous-mêmes ne sommes souvent pas d'accord avec ce que nous pensions dans le passé, puisque nous évoluons en fonction des faits nouveaux dont nous prenons connaissance de façon ouverte et sans préjugé, bref rationnellement. Comment, dès lors, demander à d'autres de penser exactement comme nous à un instant t ?
À Contre-Attaque, nous avons désigné un ennemi, le socialisme, la cause des causes, celle dont proviennent la plupart des problèmes de ce pays et de tous les pays où il est mis en pratique. Débarrassons-nous tous ensemble de cette plaie de l'humanité, qui crée pauvreté, racisme et violence, et nous pourrons ensuite revenir à un débat plus posé entre libéraux purs et libéraux-conservateurs. La priorité, en politique comme ailleurs, est de définir la hiérarchie des priorités, et de distinguer la cause de ses conséquences, afin de ne pas se tromper de cible. Les libéraux-conservateurs ne doivent pas être la cible des libéraux, car ils en sont les alliés contre les socialistes, ce doit être dit, répété et martelé.
----
Lire aussi :