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Le Chili, une affaire de femmes

Publié le 11 août 2013 par Anthony Quindroit @chilietcarnets
Evelyn Matthei, la candidate officielle de la droite pour la prochaine élection présidentielle au Chili (photo DR)

Evelyn Matthei, la candidate officielle de la droite pour la prochaine élection présidentielle au Chili (photo DR)

Michelle Bachelet avait un boulevard pour reprendre ses quartiers à la Moneda. L’élection présidentielle se précise au Chili. Le premier tour se déroule le 17 novembre 2013. Le second, le 15 décembre. Et la droite ne semblait pas pouvoir mettre en difficulté l’ancienne président Bachelet, candidate socialiste de la Concertación de partidos por la democracia (centre gauche).
Au sein de la Coalición de droite, les candidats jouaient de malchance. Laurence Golborne, le premier favori pour reprendre le flambeau de Sebastián Piñera, n’est pas allé très loin dans la course. L’ancien ministre de Piñera a fait une "Cahuzac" en se retrouvant mêlé à une affaire d’exil fiscal… Au temps pour la course à l’investiture de son parti.
Le second "poulain" de l’ex-Alianza, c’éatit Pablo Longueira. Lors de la primaire le 30 juin dernier, il a devancé Andrés Allamand Zavala. Lui aussi ministre de l’actuel président, mais sans casserole connue, il n’est plus en lice depuis le 17 juillet 2013. Raison officielle : le politicien ferait une dépression et serait traité médicalement.
Ni une ni deux, l’Unión Demócrata Independiente, parti membre de la Coalición, a dévoilé sa botte secrète. Face à la populaire Michelle Bachelet, il faut présenter un profil plus ouvert, moins marqué à droite. La perle s’appelle Evelyn Matthei. Les deux candidats principaux à la Moneda sont donc des candidates. Et voilà qui rebat les cartes d’une présidentielle que la gauche pensait remporter haut la main.
Car Evelyn Matthei est plus réformiste que les précédents candidats. Celle qui, il y a quelques semaines encore, était ministre du Travail et de la Prévision sociale, montre son ouverture. Un exemple emblématique, sur la question de l’avortement, Evelyn Matthei indique qu’elle y est favorable, uniquement quand il s’agit d’une interruption volontaire de grossesse pour des raisons thérapeutiques. Un sujet social majeur alors qu’une petite fille de 11 ans émeut le Chili : la fillette est actuellement enceinte après avoir été violée et ce fait divers sordide a remis la question de l’IVG sur le devant de la scène.
Voici donc, sur cette question, Matthei sur la même ligne que Michelle Bachelet et bien moins en phase avec ses camarades de droite.
Plus encore, Evelyn Matthei parle aux Chiliens. Contrairement aux candidats qui ne le sont plus, elle s’attire plus de sourire que de critiques et s’affiche comme une libérale. A bientôt 60 ans, la blonde au regard bleu souriant redonne des couleurs à une droite pâlichonne avec son slogan "Contigo podemos" (littéralement, "Avec toi, nous pouvons", ressemblant étrangement au "Ensemble, tout devient possible" de Nicolas Sarkozy en 2007).
Ces deux femmes sont, pour les médias, déjà présentes au second tour de la présidentielle. Certes, le duel est probable. Mais d’autres candidats vont aussi tenter de mobiliser les électeurs autour de leurs noms.
Parmi eux, le sociolibéral Franco Parisi (indépendant), le créateur du parti las Progresistas (gauche et écologiste) Marco Enríquez-Ominami (alias MEO, troisième homme en 2010), Roxana Miranda Meneses du Partido Igualdad (anticapitaliste) ou encore le Vert Alfredo Sfeir Younis… En tout, onze candidat se sont déjà déclarés. On attend maintenant les programmes.


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