11 août 2013
Il paraît que cette saga, écrite par une Australienne férue de culture nipponne (Lian Hearn alias Gillian Rubinstein), est un ouvrage réservé à la jeunesse … Lorsque que je me suis procuré ce premier tome – les opérations de promotion des ventes de Folio « un volume offert pour l’achat de 2 Folio », ça fonctionne bien puisque j'ai déjà acheté les suites ...! – je ne savais pas que je mettais le doigt dans un engrenage redoutable. Car une fois commencée, l'histoire foisonnante du héros et de ses aventures ne vous lâche plus !
A la suite d’Otori Takeo, nous sommes happés par un paysage non pas de cartes postales mais d’estampes de Hiroshige, mon peintre préféré. L’époque importe peu dans un Japon aux traditions millénaires. Sommes-nous au 14ème ou au 16ème siècle ? Le territoire est imaginaire, mais des références à la réalité fourmillent : les Invisibles qui s’engagent à ne pas tuer pourraient faire allusion aux rares chrétiens, les membres de la Tribu qui ont le pouvoir d’apparaître en deux endroits en même temps et revêtent un costume entièrement noir pour commettre leurs forfaits la nuit sont une allusion aux ninjas, l’Illuminé dans le temple est naturellement le Bouddah ..
Le héros de la saga est un jeune garçon de 15 ans qui réchappe au massacre de tout son village par les sbires Tohan, les affidés du triste seigneur Iida, despote assoiffé de vengeance et de pouvoir. Il est sauvé in extremis par un jeune seigneur, Shigeru Otori, qui décide de faire de lui son fils adoptif, au grand dam de ses oncles qui en fait voudraient bien le voir disparaître, à l’instar de son frère aîné Takeshi, assassiné l’an passé. En échange de leur assentiment à l’adoption, on contraint Shigeru à se remarier avec dame Kaede et à conclure une alliance avec le fourbe Iida. Shigeru sait parfaitement que ce mariage est un piège, Il aime en secret une autre femme, Kaede tombe amoureuse de Takeo, les piliers du drame sont en place …
Un beau roman de kimono et de sabre, avec sentiments d’honneur et de fidélité, respect des engagements, fatalité d’appartenir à une caste et de ne pouvoir s’y soustraire, des descriptions de paysages et d’ambiance jamais lassantes, une belle écriture fluide et légère … Tout pour passer un bel été !
Le clan des Otori, tome 1, roman par Lian Hearn chez Folio Gallimard, 372 p. (cadeau de l’éditeur)