Ballad of the Carpenter

Publié le 11 août 2013 par Polyphrene

Jesus was a workingmanAnd a hero you will hearBorn in the town of BethlehemAt the turning of the yearAt the turning of the year
When Jesus was a little ladStreets rang with his nameFor he argued with the older menAnd put them all to shameHe put them all to shame
He became a wandering journeymanAnd he travelled far and wideAnd he noticed how wealth and povertyLive always side-by-sideLive always side-by-side
So he said, "Come all you working menFarmers and weavers tooIf you would only stand as oneThis world belongs to youThis world belongs to you"
When the rich men heard what the carpenter had doneTo the Roman troops they ranSaying put this rebel Jesus downHe's a menace to God and manHe's a menace to God and man
The commander of the occupying troopsJust laughed and then he said"There's a cross to spare on Calvary’s hillBy the weekend he'll be deadBy the weekend he'll be dead"
Now Jesus walked among the poorFor the poor were his own kindAnd they'd never let them get near enoughTo take him from behindTo take him from behind
So they hired one of the traders tradeAnd an informer was heAnd he sold his brother to the butchers menFor a fistful of silver moneyFor a fistful of silver money
And Jesus sat in the prison cellAnd they beat him and offered him bribesTo desert the cause of his fellow manAnd work for the rich men's tribeTo work for the rich men's tribe
And the sweat stood out on Jesus' browAnd the blood was in his eyeWhen they nailed his body to the Roman crossAnd they laughed as they watched him dieThey laughed as they watched him die
Two thousand years have passed and goneMany a hero tooBut the dream of this poor carpenterRemains in the hands of youRemains in the hands of you
L’Evangile selon Phil Ochs : En racontant la vie de Jésus, ce chanteur américain engagé des années 60 met en exergue un message politique et social limpide. Il lui suffit pour cela d’actualiser un peu le vocabulaire. Les pharisiens deviennent ainsi, tout simplement, les riches (il ne va pas jusqu’à dire « les capitalistes »), tandis que le peuple qui entoure Jésus est représenté par les pauvres et les travailleurs (en clair, les prolétaires). D’autres, avant et après lui, ont mit en avant cette interprétation, y compris parmi les membres du clergé dit « progressiste ». Il est vrai que la simplicité et le dénuement dans lesquels vivait et que prônait Jésus contrastent avec les fastes de l’institution qui se proclame son Eglise. Le même message a été, de fait, formulé de temps à autre au cours des deux mille ans d’histoire qui se sont écoulés depuis la naissance de Jésus. Certains de ceux qui ont prôné le dénuement et ont voulu défendre les pauvres ont même été canonisés : ce sont maintenant des saints qui figurent sur le calendrier, mais l’Eglise elle-même n’a guère changé, et s’est trop souvent comporté en outil d’asservissement, ou en prolongement des pouvoirs temporels. Des voix s’élèvent, y compris au sein de cette institution, parfois même par la bouche de celui qui la conduit, pour en revenir au message originel, mais l’institution, construction humaine instrumentalisée par les puissants, les étouffe ou les dilue par la langue de bois et les fastes rituels. De cette institution figée, les saints des temps présents sont à des années-lumière. L’abbé Pierre, Mère Teresa… ont mené une vie exemplaire dans le dévouement, et leur honnêteté fondamentale les a conduits à avouer leurs faiblesses et leurs fautes, à exprimer leurs doutes, et à se montrer infiniment plus tolérants et compréhensifs que leur hiérarchie. D’autres femmes et hommes, agnostiques ou athées, sans autre souci que la dignité humaine et la justice, mènent, au risque de leur vie, les mêmes combats avec le même courage.Qui faut-il louer : celle ou celui qui se reconnaît humain jusqu’à consacrer sa vie à son prochain sans marchander sur une quelconque récompense dans l’au-delà, où celui qui agit par crainte de Dieu ou pour gagner un hypothétique paradis ?
Ballade du Charpentier
Jésus était ouvrierEt un héros en son tempsNé dans la ville de BethléemJuste avant le nouvel anJuste avant le nouvel an
Quand Jésus était un garçonDans les rues, on raconte,Qu’il discutait avec les adultesEt leur faisait honteOui, il leur faisait honte
Il devint tâcheron journalierTout en parcourant la terreIl vît que richesse et pauvretéAllaient toujours de pairAllaient toujours de pair
Il dit alors « Venez, travailleurs,Paysans, plébéiens.Rassemblez-vous ; ne faites plus qu’unLe monde vous appartientLe monde vous appartient
Les riches surent ce que la charpentier faisaitAux romains, ils sont allésDire « Arrêtez Jésus, ce rebelle.Pour Dieu et l’homme, c’est un danger »Pour Dieu et l’homme, c’est un danger »
Le commandant des troupes d’occupationSe moqua, et puis dit :« Il reste une croix au mont du Calvaire.Il mourra avant lundiIl mourra avant lundi »
Mais il marchait parmi les pauvresCar des leurs était JésusLes pauvres empêchaient qu’on s’approche pourLe prendre au dépourvuLe prendre au dépourvu
Ils soudoyèrent son trésorierEt en firent leur agentEt il vendit son frère à ses tortionnairesPour une poignée de pièces d’argentPour une poignée de pièces d’argent
Et Jésus fut conduit en prisonIls le frappèrent tout en lui proposantD’abandonner les pauvres pour travaillerPour les riches et pour leur clanPour les riches et pour leur clan
Et la sueur coulait dans ses yeuxQue le sang venait rougirEt ils l’ont cloué sur une croix romaineIls riaient de le voir mourirRiaient de le voir mourir
Deux mille ans sont passés depuis, etTant de héros en vainMais les rêves du pauvre charpentierSont toujours entre vos mainsSont toujours entre vos mains
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)