Du côté d’Europe 1 et de sa direction professionnelle en diable toujours en train de râler contre les faux bruits propagés par les blogeurs amateurs, on a franchement fait fort.
Dans le style arroseur arrosé, on ne fait guère mieux en effet. Et ensuite Ponce Elkabbach a encore tenté de se laver les mains en mettant la faute sur autrui, ce qui est très vilain, humainement et particulièrement dans ce métier.
Daniel Schneidermann a publié sur ce sujet un excellent papier dans Libération dans lequel il conclut comme suit :
“Tout cela n’est ni très grave, ni très nouveau. L’affaire tombe simplement mal pour la crédibilité des médias traditionnels, en proie à la concurrence multiforme d’Internet : quelques jours plus tôt, le même Jean-Pierre Elkabbach venait d’administrer une sévère leçon aux sites et aux blogs, coupables de dire n’importe quoi.
Ainsi, à petites touches, les médias traditionnels apparaissent-ils comme une corporation amateuriste et irresponsable, contraignant presque mécaniquement un public de plus en plus nombreux à aller chercher ailleurs, à tâtons, l’information honnête.”
“Honnête” dit Schneidermann, c’est lourd comme qualificatif. Il ne dit même pas sérieuse, il met franchement en cause l’intégrité morale de ceux qui ont propagé cette rumeur sans la vérifier.
Ici, quand un syndicaliste veut trop parler de son syndicat on le vire sans ménagement à première vue. On fait quoi avec Elkabbach ? bien sûr que l’erreur est humaine, mais il n’annonçait quand même pas les résultats du match de foot entre Trifouillis et Carquefolle.
Une idée de la hiérarchie des importances, Elkabbach, ou juste motivé par le scoop ? On le croyait pro, il démontre le contraire en deux minutes.
Un petite leçon à retenir pour les médias dits traditionnels, mais aussi pour tous les blogueurs qui entendent simplement qu’on les lise ou les écoute.
Vérifier, vérifier et revérifier, autrement ce n’est ni info ni commentaire mais de la pure propagande pipole à quatre sous !