TRIESTE
Depuis quelques années Trieste fait peau neuve. De nombreux édifices du centre-ville, essentiellement grâce à l’aide des Assicurazioni Generali, ont été rénovés, et les façades, restaurées et nettoyées, ont été lavées des noires salissures du temps et affichent la noblesse de leur style, exhibant leurs belles frises liberty et les tympans néoclassiques de leurs fenêtres. Je ne m’étais jamais rendu compte auparavant que j’habitais une ville fascinante y compris du point de vue architectural ; aujourd’hui, quand je marche dans les rues, je ne m’en tiens plus à regarder les passants ou les vitrines des magasins, mais il m’arrive souvent de lever volontairement les yeux et de porter mon regard vers le haut. Je découvre ainsi une nouvelle dimension de cette ville, celle des balcons, des pilastres, des frontispices et des toits, au-dessus desquels s’ouvrent, comme dans un miroir, les larges allées du ciel.
Aujourd’hui, le long des quais, les mosaïques du palais de la Préfecture scintillent en des palpitations dorées, et les collines du Carso qui surplombent la ville resplendissent, verdoyantes, avec leurs nouveaux bourgeons. Et le vent, frais et sonore, apporte par rafales le parfum et le présage de nouvelles floraisons, peut-être lointaines, qui sait, au fond de la mer ?
Marisa Madieri, Vert d’eau, L’Esprit des péninsules, 2002. Postface de Claudio Magris. Traduit de l’italien par Pérette-Cécile Buffarria. In Le Goût de Trieste, Mercure de France, 2003, p. 91.
TRIESTE
Voir aussi :
- (sur Terres de femmes) 13 septembre 1928/Mort de Italo Svevo ;
- (sur Terres de femmes) 13 janvier 1941/Mort de James Joyce (poème « On the Beach at Fontana », Trieste , 1914) ;
- (sur Terres de femmes) 25 août 1957/Mort de Umberto Saba (extrait de Femmes de Trieste).
Retour au répertoire de avril 2008
Retour à l' index de l'éphéméride culturelle
Retour à l' index des auteurs