Ce vaccin expérimental contre le paludisme, développé par la société Sanaria Inc (Rockville) jugé efficace, par un premier essai clinique, mené par les chercheurs des National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID/NIH). Composé de sporozoïtes* vivants mais affaiblis de l’espèce Plasmodium falciparum, ce vaccin nommé pour l’instant PfSPZ marque, avec ces premières données, une première étape prometteuse pour générer une protection de haut niveau contre le paludisme. Ses données d’efficacité viennent d’être publiées dans la revue Science.
C’est un candidat vaccin à administrer par voie intraveineuse, composé de sporozoïtes* vivants mais affaiblis de l’espèce Plasmodium falciparum, qui vient d’être testé, en phase I, par les chercheurs des NIAID auprès de 57 volontaires adultes en bonne santé, âgés de 18 à 45 ans qui n’avaient jamais eu le paludisme. 40 des participants ont reçu le vaccin, à raison de 2 à 6 doses et 17 non. Après la vaccination, les participants ont été suivis durant 7 jours.
Un taux d’efficacité estimé à 80% : L’essai ne constate aucun effet indésirable grave associé au vaccin ni, aucun cas de paludisme lié à la vaccination. Les participants, exposés aux piqûres de 5 moustiques porteurs de la souche de P. falciparum à partir de laquelle le vaccin PfSPZ avait été généré, et qui ont reçu une dose plus élevée de vaccin ont généré plus d’anticorps contre le paludisme. Les chercheurs constatent en pratique que les doses élevées de vaccin PfSPZ sont associées à une véritable protection contre le paludisme. En effet, seuls 3 des 15 participants ayant reçu ces doses les plus élevées ont été infectés, vs 16 des 17 participants du groupe à dose faible et vs 11 des 12 témoins non vaccinés.
C’est donc un immense espoir pour mettre à bas le fardeau mondial du paludisme et ce candidat-vaccin représente un important pas en avant pour les scientifiques. C’est aussi la preuve du concept de l’efficacité d’un vaccin contre le paludisme dérivé des sporozoïtes, *les cellules qui quittent le moustique et pénètrent dans le foie, où elles se multiplient durant l’infection. Une autre originalité du candidat est son administration par voie intraveineuse, un mode d’administration rare pour les vaccins et qui, en général, n’induit pas une réponse immunitaire aussi forte. D’autres études seront évidemment nécessaires, en particulier pour préciser les doses, le schéma de vaccination et le mode d’administration. En particulier, les chercheurs vont regarder si des doses plus élevées administrées par voie sous cutanée ou intradermique offrent le même niveau de protection.
Source: Science August 8 2013 DOI: 10.1126/science.1241800 Protection Against Malaria by Intravenous Immunization with a Nonreplicating Sporozoite Vaccine (Visuel NIH)
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