Les scooters, tels des frelons, vrombissent sur le front de mer de Saint-Pierre, dès la fin de l'après-midi, et sont l'ambassade des plénipotentiaires quémandeurs : "téchef, ou na poin 2 euros pour mi achète un sandwich ?" Ou, plus classique, "té, donne un cigarette, lo frè..." Bon, ça fait trente ans qu'on à l'habitude.Mais les habitudes changent. Depuis quelques mois, les "jeunes" rentrent carrément dans les restaurants du front de mer, pour y racketter clients et patrons.
"Dimanche dernier, trois jeunes sont rentrés, ils ont fait du désordre dans le resto, et ils sont repartis avec une bouteille de rhum arrangé", se désole Olivier, serveur dans le dit restaurant. Le week-end d'avant, un barman du plus grand café de Saint-Pierre s'était fait "baffer" pas trois gamins.
Mercredi, en plein centre-ville, un quadragénaire s'est fait agresser par deux "jeunes" en scooter. Le Sud sauvage est vraiment sauvage. Un présentateur de JT national avait ouvert, il y a une trentaine d'années, son 20 heures par une formule restée célèbre : "La France a peur". Le Sud a-t-il peur ?
Frenchy