Bien que je ne sois pas forcément un grand amateur de film d’horreur, je me suis tout de même laissé tenter hier par American Nightmare (The Purge en VO), un long-métrage de James DeMonaco avec Ethan Hawke et Lena Headey dans les rôles principaux. L’histoire se déroule en Amérique quelques années dans le futur. Dans une société rongée par une criminalité débridée et des prisons surpeuplées, le gouvernement a donné son accord pour qu’une fois par an, pendant 12 heures, toutes activités criminelles, meurtres inclus, soient légalisées. La police ne peut pas intervenir et les hôpitaux suspendent leurs services. Une nuit durant, les citoyens sont à même de définir leurs propres règles et de faire leur propre loi, sans avoir à craindre de sanctions. Au cours d’une telle nuit hantée par la violence et le crime, une famille va devoir faire un choix – bourreau ou victime ? – face à un inconnu venu frapper à sa porte.
Comme vous vous en doutez certainement au vu de ma note, je n’ai absolument pas aimé ce film que je trouve mauvais dans pratiquement tous les secteurs. Avec le recul, il n’y a d’ailleurs rien qui m’ait véritablement convaincu dans cette réalisation si ce n’est peut-être le postulat de départ. En effet, bien que peu crédible, l’idée de départ est plutôt originale et offre pas mal de perspectives intéressantes à exploiter. Malheureusement, elles ne le sont pas puisque le scénario délaisse rapidement le contexte social du récit pour se concentrer exclusivement sur l’agression de la famille. Du coup, le film manque cruellement d’ampleur et d’enjeux, et s’apparente en définitive à un simple "home invasion movie". Et un "home invasion movie" assez médiocre en plus puisque, comme je le disais plus tôt, il ne comporte rien de très concluant. Le scénario tout d’abord est vraiment extrêmement prévisible et ne parvient jamais à insuffler à l’histoire la moindre once de tension. Ce qui est évidemment problématique pour pouvoir captiver un tant soit peu le spectateur. Et c’est bien dommage car, une fois encore, le concept initial recelait énormément de potentiel.
Mais l’élément qui m’a peut-être le plus dérangé dans ce film est probablement son aspect technique déplorable tout juste digne d’une sortie DTV. Non seulement les séquences sont beaucoup trop sombres mais la mise en scène est aussi d’une banalité confondante. Et non content d’être banal dans sa réalisation, le réalisateur se permet également d’être confus en terme de spatialisation. En effet, on ne sait pas la plupart du temps où les personnages se situent et cela participe nettement au manque de tension et d’intérêt dont souffre le film. Certes, la maison est grande et les protagonistes sont nombreux mais c’est quand même le minimum syndical selon moi lorsqu’on se lance dans ce genre de production. Et les acteurs ne rattrapent malheureusement pas l’affaire dans la mesure où leur personnage souffre tous d’un manque évident de développement. Ni intéressants ni attachants, ils ne véhiculent absolument rien et errent sans vie dans leur immense maison. Du coup, on se fout royalement de ce qui peut bien leur arriver et cela contribue encore un peu plus à nous sortir du film, si tant est qu’on y soit rentré bien sûr. Niveau performance, j’ai trouvé les jeunes acteurs particulièrement agaçants (surtout le fils) tandis que Lena Headey et Ethan Hawke m’ont paru faire le strict minimum, on les a déjà vus plus à leur avantage.
Finalement, rarement un long-métrage n’aura aussi bien porté son nom, que ce soit dans sa version originale ou dans sa version française. Effectivement, le film est une vraie purge en terme de qualité et c’est juste un cauchemar à regarder. La faute à un scénario extrêmement faible, une mise en scène médiocre et des acteurs pas franchement inspirés.