Les mondiaux de Natation qui ont eu lieu à Barcelone ont permis à la France de glaner 9 médailles dont 4 en or. Parmi les médailles d'or celle de Camille Lacourt au 50 m dos (devant son compatriote Jérémy Stravius, médaille d'argent).
J'ai pu interviewer le bel athlète entre deux entraînements ! Mon micro en est encore tout trempé !
Fabiano : Bonjour Camille et bravo pour
votre exploit ! Mais au fait, le dos, c’est venu comment ?
C Lacourt : Le dos ?
Fabiano : Heu, oui, le dos d’eau…Enfin,
votre goût pour cette nage !
C Lacourt : Ah, le dodo, enfin le dos
crawlé ! C’est une longue histoire qui démarre à Narbonne où au bord d’une
piscine ma mère narre bonnet, narre bonne aise aquatique… Bref, me donne
l’envie de prolonger une petite expérience en liquide amniotique. Et dès 5 ans
je plonge, je nage… Je suis juste un peu chambré par mon petit camarade de
piscine qui me prend pour une fille… Oui, c’est le handicap des prénoms
mixtes ! Mais dès cette époque je voulais montrer que j’étais plus
Desmoulins que Claudel sauf peut-être pour l’aspect sculptural !
Fabiano : Et vous progressez vite ?
C Lacourt : Plutôt bien ! C’est à
cette piscine de Narbonne que je fais mes gammes avec un super
entraîneur : Richard Martinez ! Il va me suivre longtemps
celui-là ! Un vrai papa poule ! Il me fait passer par toutes les
nages mais c’est le dos que j’affectionne !
Fabiano : Mais pourquoi le dos ?
C Lacourt : Bain…disons que retrouve à dos
les sens ! Tu as, Camille cinq sens, me lançait régulièrement Martinez,
veille à les sublimer tous durant tes nages. Seul le dos me permet d’atteindre
le Nirvana ! C’est fou le plaisir qu’un dos lance !
Fabiano : Indolence, oui, c’est vrai que
tout vous semble facile. Vous avez été champion chez les juniors. Si j’ai bonne
mémoire vous avez connu Philippe Lucas ?
C Lacourt : Oui, comme Laure Manaudou, à
Canet en Roussillon. Il m’a fait cravacher, la vache. Mais avec lui j’ai progressé !
Il me crée un mental de compétiteur ! Il m’oblige à ne penser qu’à la
victoire ! Que Lacourt s’entête, lance-t-il souvent à la cantonade ! Il me disait que j’allais gagner de l’or avec
mon dos, des ronds : grands ronds ou petits ronds, bref, je serai l’être à
pèse grâce à la natation.
Fabiano : Et effectivement vous avez gagné
pas mal de titres !
C Lacourt : Oui, beaucoup d’or lors des
Championnats de France sur 50 m et 100 m
dos et puis ma première grande fierté, à Budapest, en 2010, lors des
championnats d’Europe où je rafle l’or pour les mêmes nages ainsi que pour le
4x100 m quatre nages ! Au Championnat du Monde, à Shangaï, en 2011 je me
rhabille d’or sur le 100 m dos ! Et là, cette année, à Barcelone je remets
ça sur le 50 m dos en 24 secondes et 42 centièmes et je me fais un petit
plaisir supplémentaire en glanant le plus joli métal avec mes potes sur le 4 x
100 m quatre nages ! Que du bonheur !
Fabiano : Oui, mais finalement aucun titre
olympique ?
C Lacourt : Non, c’est vrai ! A
Londres, en 2012, je termine 4ème sur le 100 m dos. Quatre ans auparavant
c’était Pékin mais aussi des problèmes physiques, épais qui noient au fond du
bassin mes chances de médaille ! Trop mal à l’échine ! Je n’ai pas
participé ! J’aurai ma revanche en 2016, au Brésil ! J’espère que tu ne
feras pas honte à Rio m’a dit un pote canadien.
Fabiano : C’est tout le mal qu’on vous
souhaite. Et sinon, vos amours ?
C Lacourt : Ah, il faut toujours qu’on
parle de ma relation avec Valérie Bègue…
Fabiano : Vous n’êtes pas obligé mais…
C Lacourt : Mais c’est un beau roman, c’est
une belle histoire. Oui, Valérie je lui ai fait Lacourt au bord d’une piscine.
Je la vois brasser comme une sirène sereine. Incroyable : Valérie Bègue y
nage et j’en ai le béguin ! On fait connaissance ! Elle me dit qu’elle
aimerait faire du dos mais elle a quelque appréhension. Je lui propose la
technique d’approche avec dos et bras en croix sur un flotteur en bois en guise
de bouée. Elle a cru s’y fier un moment mais elle a senti que son dos pouvait se
passer de ce support encombrant ! Elle se lance, elle crawle sur le dos !
Elle est magnifique !
Fabiano : Et elle vous a donné une jolie
petite fille, Jazz ! Pourquoi ce prénom ?
C Lacourt : Beaucoup pensent que c’est mon
obsession du contre la montre. Mais les montres se nomment Jaz, avec un seul Z.
D’autres s’imaginent que c’est pour rendre hommage à la musique de la New
Orléans mais non !! Jazz est formé de JA initiales de Jacques Anquetil et
de ZZ celles de Zinedine Zidane, mes deux modèles sportifs !
Fabiano : Ah, ah !! Très bien ! J’aurai
appris quelque chose ! Merci Camille !
C Lacourt : Merci Fabiano et fais un peu de
natation, ça te ferait du bien !!
Fabiano : Oui, heu, moi la javel …