Cinéma: "The Lone Ranger" de Gore Verbinski

Au début, j'étais assez emballé. Le rythme est bon, c'est drôle, la caméra est virevoltante mais l'action reste lisible, on ressent la dimension des choses, la mise en scène est reine... Pendant une demi-heure, je trouve le spectacle très jouissif, assez tex-averyen, et je me dis que le cinéma américain peut être sacrément bon quand il donne dans le délire... Et ensuite, voilà, pataboum, le soufflé retombe, ça ne tient plus vraiment la route, pendant près de deux heures quand même, je bâille et je regarde ma montre, même si de temps à autre, il y a un petit sursaut, Johnny Depp reste marrant mais il ne trouve aucune issue à son rôle de pantin, calqué sur le modèle du pirate des caraïbes.
C'est dommage, Gore Verbinski a de la trempe et j'aime son penchant pour le burlesque, on sent que très souvent il voudrait aller plus loin, qu'il voudrait faire oeuvre de déviation, mais que le scénario, vraiment mal fichu, et les veilleurs de la rentabilité l'en empêchent. Il faut toujours que la normalité et le bon ton l'emportent... Le film à partir d'un certain moment ne sait plus sur quel pied danser, il est un peu comme la locomotive lâchée à toute allure, il va trop vite, multipliant les ellipses, tout en ne réservant aucune surprise ni moment vraiment fort...
Et puis le Lone Ranger/Ernie Hammer est franchement trop fade et inintéressant, on n'adhère jamais à son personnage...
Trop triste: tous ces millions gaspillés, ça se voit à l'écran, mais pourquoi une histoire aussi mollassonne?