Assis sur un quai bringuebalant, je suis happé par la réverbération des gris
d'un ciel ennuagé sur le frémissement des vaguelettes du lac.
Les estivants, plaisanciers, villégiateurs, touristes, jardiniers, patenteux
et tous les autres proliférateurs de décibels perturbateurs ne se sont même pas
concertés pour m'offrir quelques secondes de redoux auditif.
Les corneilles se taisent, le vent s'apaise, une rare tranquillité s'insinue.
Je ferme les yeux et respire profondément. Il n'y a plus personne au poste,
plus de signal sur le canal.
Un grand bruit blanc.
Loin la ville. Loin, très très loin le taxi.
Un silence. Une respiration. Un infinitésimal souffle.
Et lentement. Tout lentement. En moi.
Le doux bruit d'un moteur qui se remet en marche.