La suite, le début du chapitre 2
" Deux hommes sont assis dans deux fauteuils de part et d’autre d’un couloir, à proximité d’une porte. Le couloir est blanc, les murs, le plafond ainsi que le sol sont blancs. Il y a un tas de lampes néon au plafond. Ce qui donne une lumière blanche, blafarde, cependant éblouissante et froide. C’est d’ailleurs la caractéristique de ces lampes néon. Elles donnent une lumière froide. Cette lumière blanche inonde tout le couloir vide. Au bout du couloir, il y a un autre couloir, qui mène, lui, à d’autres couloirs encore, aussi blancs, aussi vides et aussi froids. Les deux hommes sont tout d’abord silencieux. Puis, de temps à autre, ils s’adressent des phrases sèches, parfois courtes, parfois plus longues, mais toujours aussi sèches et laconiques.
- Et ton chien ? Dit le moustachu après un long silence.
- Toujours aussi malade. Je crois qu’il va crever un de ces quatre. Répond l’autre, celui à la figure large et cramoisie.
Silence.
- Qu’est-ce que tu vas faire ?
- Rien, j’attends.
Silence.
- Je vais lui réserver une place au cimetière canin, dit le cramoisi.
- Ah, il ne reste plus beaucoup de place. Des tas de cleps crèvent ces temps derniers. Tu devrais le faire incinérer.
- Non, je crois qu’il n’aimerait pas ça.
Puis ayant assez parlé du chien, ils gardent le silence. Le moustachu sort de sa poche un paquet de cigarettes. Il en prend une. Il l’allume et en tire une longue bouffée. Le cramoisi baisse la tête. Puis il regarde la fumée de la cigarette du moustachu qui s’élève lentement.
- Je n’ai plus de cigarette, lance-t-il.
L’autre, silencieusement, lui tend le paquet. Le cramoisi en prend une qu’il met dans sa poche et une autre qu’il met à sa bouche. Après ça, il rend le paquet à son compagnon. Il allume sa cigarette et en tire aussi une longue bouffée. Ensuite, il regarde fixement la fumée qui s’élève, sans prononcer un seul mot.
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