Clowns au Festival Off d'Avignon 2013

Tout un monde, d’Hélène Ventoura

Hélène Ventoura est un clown. Elle vient, dans un coin de la scène, raconter Cendrillon. C’est le conte connu, et elle va s’efforcer de ne dire que la vérité, et un peu n’importe quoi, entre le récit et les tentatives d’explications. Ça dérape un peu sur une consonne au début d’un mot et la voici qui revient au conte mais elle n’est plus tout-à-fait au même endroit. Elle ne peut pas reprendre le récit où elle l’avait laissé parce que ce qu’elle raconte se déroule en même temps un peu au-dessus de nous. Que voulez-vous, le clown n’est pas tout-à-fait de notre monde : il se fait tout un monde parallèle, plus vrai que vrai, où tout est possible : s’asseoir sur les genoux d’un nain, Henri, pour vivre une expérience (h)enrichissante, rencontrer un géant, suivre des lapins et observer comme ils se mettent le doigt dans le nez… Et toujours, à minuit, quand la pendule sonne, le sortilège s’arrête, mais pas le récit qui repart de plus belle, se moquant de la mort, en quête de l’amour. Mais comment faire pour arrêter le clown ? Une seule solution : couper la lumière.

Petouchok, par la Compagnie Adroite Gauche

Ce sont les enfants qui rient les premiers, voyant les bras, les mains, les pieds se multiplier.  Et cet homme qui dort, qui grogne, quand se lèvera-t-il ? Quand se décidera-t-il à jouer de la flûte ? Sur le banc, trois personnages colorés vont s’articuler ensemble, enclencher une suite de mouvements qui ne s’arrêtera pas, passant de la danse de l’une aux arpèges de l’autre et aux envolées du troisième. Et quelle légèreté, cette harpe pourtant si lourde (harpiste, Nathalie Cornevin), cet homme pourtant si prompt au sommeil (flûtiste, Chris Hayward), et cette danseuse dont la voix s’élève sur la pointe des pieds (danseuse, Isabelle Quinette) ! Le titre ne m’aurait peut-être pas incité à venir voir et écouter ce spectacle où mouvements et musique s’allient harmonieusement : c’est le nom du trio.