Natsuko, une tokyoïte célibataire d’une trentaine d’années reçoit la visite de sa soeur, Makiko et de sa nièce Midoriko.
Ce n’est pas tant le plaisir des retrouvailles familiales qui a poussé Makiko à organiser de courtes vacances dans la capitale, mais plutôt ce qui semble à présent gouverner sa vie et toutes ses pensées : une opération d’augmentation mammaire.
Sa soeur l’écoute sans vraiment la comprendre et sa fille reste cloîtrée dans le silence, communiquant seulement à l’aide de phrases laconiques sur de petits bouts de papier.
L’univers féminin est donc présenté sous un jour malheureux mais aussi indépendant. Les deux adultes vivent sans la compagnie des hommes et lorsqu’il est question de personnages masculins c’est pour évoquer les relations que Makiko peut avoir avec eux dans le cadre de son travail comme hôtesse dans un bar, ou bien pour se souvenir du père absent de Midoriko.
La question de l’acceptation de la féminité englobe tout le roman : Midoriko, à l’orée de sa vie de femme, n’arrive pas à accepter les changements physiques qu’elle subit, tandis que Makiko cherche à tout prix (et surtout à un prix élevé) à devenir encore plus femme, comme si la lettre du bonnet de soutien-gorge était le seul gage de sa réussite auprès des hommes.
On devine donc qu’un constat un peu amer sur les relations hommes / femmes se glisse entre les pages de ce court roman. Absents, probablement libidineux, ils ne sont pas mis à l’honneur… sauf peut-être le chirurgien, emblème d’une nouvelle vie pleine de réussites pour Makiko.
J’avoue être restée un peu sur ma faim en refermant ce livre. Je m’attendais à quelque chose de plus, à un revirement de situation, à une explication… Quoi qu’il en soit, Seins et oeufs est un texte original, qui se laisse lire assez facilement.
Mieko Kawakami, Seins et oeufs, éditions Actes Sud