Neuf jours après la fuite de 50 000 litres de pétrole brut au large de Rayong, la nappe a presquecomplètement disparu comme le montre une photo satellite prise hier. Il ne reste que de petites quantités d'un léger film de pétrole près de la côte du nord de l'île de Koh Samet. Place maintenant aux analyses pour évaluer l'impacte écologique de la catastrophe sur la qualité de l'eau, les fonds marins et le littoral.
Les photos du Département de la Marine après la marée noire
Le dernier communiqué officiel datant de ce matin affirme que les tests de l'eau, du sable, de l'air, de la vie marine et des coraux au large de Rayong n'ont pas indiqué la présence de résidus de produits chimiques dangereux. Néanmoins, l'environnement et le système écologique et plus particulièrement la qualité de l'eau et de l'air dans la zone de la nappe de pétrole seront suivis pendant au moins 12 mois, selon le ministre de l'Environnement Vichet Kasemthongsri, qui a personnellement inspecté Phrao Bay, la seule plage souillée, hier. Le Département de la Marine et des Ressources Côtières, de son côté, affirme que les récifs coralliens qui entourent Koh Samet n'ont pas été touchés par le déversement de pétrole. Leur rapport indique également que les espèces marines, comme les éponges, les bénitiers et les oursins n'ont pas été abîmés non plus. Même à Ao Phra, aucun corail ne serait mort. Seules quelques-unes des colonies coralliennes ont été trouvées recouvertes de mucus. De mucus mais pas de pétrole. Un rapport illustré de jolies photos que vous pouvez voir ici. Rappelons à toute fin utile que le chef du Khao Laem Ya-Mu Ko Samet National Park indiquait il y a quelques jours qu'à Ao Phrao justement 70% des coraux avaient été noircis par la marée noire. Alors désinformation ou nettoyage miracle de la zone ? On a bien notre petite idée... Et puis, ces conclusions sont basées sur des observations visuelles, un peu léger pour vraiment évaluer la santé des espèces qui vivent dans les eaux de Rayong.
Quant au nettoyage de la plage d'Ao Phra, si le gros du travail est fait et que PTT commence à évacuer les barils contenant le pétrole ramassé, la plage mettra longtemps a se relever de la catastrophe. Le principal problème, ce sont ces résidus de pétrole qui se sont infiltrés à plus de 10 centimètres de profondeur dans le sable. Le Département du Contrôle de la Pollution va coopérer avec le secteur privé pour trouver une solution efficace. Cela devrait prendre plus d'un an pour restaurer la pureté du sable. Quoiqu'il en soit, tout est fait pour inciter les touristes à revenir et les convaincre de la bonne qualité de l'eau. Jusqu'au chef du Parti de la Première Ministre thaïlandaise, Chuwit Kamolvisit, qui s'est baigné dans la mer au large de la baie de Phrao Bay, hier, afin de prouver que l'eau était à nouveau pure et ne présentait aucun risque. Une trempette qu'il a filmée et postée sur sa page Facebook.
Chuwit Kamolvisit, chef du parti Rak Thailand se baigne à Koh Samet
Quant à nous, on aurait tendance à attendre quelques semaines avant d'être sûrs que la baignade à Ao Phra soit vraiment saine car outre le pétrole qui lui se voit bien à l'oeil nu, il y a eu des milliers de litres de dissolvant chimique de déversés pour faire disparaître la nappe de pétrole et même si PTT affirme qu'il n'est pas nocif pour l'environnement, nous sommes dubitatifs... Attendons peut-être que Greenpeace ou d'autres organismes plus indépendants fassent leur propres analyses. Car soyons honnêtes dans ce genre de cas, les messages officiels sont rarement sincères. Originaire de Strasbourg, je me rappelle du nuage de Tchernobyl qui s'était gentiment arrêté à la frontière et n'était pas venu jusqu'à nous selon les autorités.