Il s’agirait là des propos du Ministre de la Fonction publique rapportés par Charlie-Hebdo, et tenus lors d’une réunion de la Fondation Concorde, proche de la majorité actuelle, le mercredi 20 octobre au Café Restaurant Pépita à Paris
“Les retraités de la fonction publique ne rendent plus de services à la nation. Ces gens-là sont inutiles, mais continuent de peser très lourdement. La pension d’un retraité, c’est presque 75% du coût d’un fonctionnaire présent. Il faudra résoudre ce problème.” “Le grand problème de l’État, c’est la rigidité de sa main-d’oeuvre. Pour faire passer un fonctionnaire du premier au deuxième étage de la place Beauvau, il faut un an. Non pas à cause de l’escalier [rires dans la salle], mais des corps. Il y a 1400 corps. 900 corps vivants, 500 corps morts [rires], comme par exemple l’administration des télécoms. Je vais les remplacer par cinq filières professionnelles qui permettront la mobilité des ressources humaines : éducation, administration générale, économie et finances, sécurité sanitaire et sociale. Si on ne fait pas ça, la réforme de l’État est impossible. Parce que les corps abritent des emplois inutiles.” ”A l’heure actuelle, nous sommes un peu méchants avec les fonctionnaires. Leur pouvoir d’achat a perdu 4,5% depuis 2000.” ”Comme tous les hommes politiques de droite, j’étais impressionné par l’adversaire. Mais je pense que nous surestimions considérablement cette force de résistance. Ce qui compte en France, c’est la psychologie, débloquer tous ces verrous psychologiques.” ”C’est sur l’Éducation nationale que doit peser l’effort principal de réduction des effectifs de la fonction publique. Sur le 1,2 million de fonctionnaires de l’Éducation nationale, 800 000 sont des enseignants. Licencier dans les back office de l’Éducation nationale, c’est facile, on sait comment faire, avec Éric Woerth [secrétaire d’État à la Réforme de l’État] : on prend un cabinet de conseil et on change les process de travail, on supprime quelques missions. Mais pour les enseignants, c’est plus délicat. Il faudra faire un grand audit.”
”Le problème que nous avons en France, c’est que les gens sont contents des services publics. L’hôpital fonctionne bien, l’école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d’une crise majeure - c’est ce que fait très bien Michel Camdessus , mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là, ils se recroquevillent comme des tortues.
Commentaires :
1/ Le Ministre constate, semble t-il en le regrettant, que les français sont satisfaits de la qualité du service public rendu par les fonctionnaires, quels qu’ils soient. Juste récompense : leur pouvoir d’achat a été amputé ”officiellement” de 4.5% depuis 7 ans !
2/ L’objectif est une réduction drastique de la fonction publique au prétexte de son poids budgétaire. Pour y parvenir il faut donc la rendre impopulaire auprès des populations :
- En mettant en exergue le poids des retraités. bouches inutiles à nourrir. En oubliant de rappeler qu’ils ont cotisé pour leur retraite au même titre que les autre salariés, mais que l’Etat employeur ne l’a jamais fait , à charge pour lui de leur verser une « pension » lors de la « cessation de leur activité » .
- En prenant prétexte de situations marginales quasi ubuesques dans l’organisation statutaire dans certains corps d’Etat. pour justifier une réorganisation qui s’affranchira des garanties statutaires statut de la fonction publique.
- En la fragilisant de l’intérieur (sous effectif, baisse d’investissements etc.) pour parvenir à l’Etat minimum et ouvrir de nouveaux marchés au privé
3/ C’est tout le sens qu’il faut donner à l’objectif purment idéologique de ne pas remplacer un fonctionnaire sur 2 dans les 5 ans à venir.
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