Après mon aventure avec le parachutisme, j’ai du m’occuper de quelques aspects très pratiques : faire le plein d’essence notamment. Je me suis dirigé vers la ville la plus proche, la même que j’ai vu de là-haut : Granville. Le bas, la ville me paraissait très intéressante, du coup, après que je me suis occupé du nécessaire, j’ai pris le temps à me balader dans la ville et regarder un beau coucher de soleil.
Granville est localisé dans le département de la Manche en Basse Normandie, avec une histoire plutôt mouvementé : une ville très militaire, qui servait aussi comme une base d’opération des
pirates, une ville port de plaisance et des vacances à l’époque du XIXème siècle témoigné par des casinos et bâtiments somptueux localisés en « basse ville »
Pour moi c’était une belle découverte, une ville qui mérite vraiment un détour pour être vue. La haute ville a vraiment du charme.
Granville a aussi mérite d’abriter des nombreuses restaurants, un grand port de plaisance, un embarcadère pour aller sur l’ile de Jersey et petits iles de Chausey. C’est un endroit sympathique
pour passer des petits vacances en Normandie. J'y trouvé également beaucoup des ateliers artistiques dans la Haute Ville.
L’histoire de Granville est vraiment riche et intéressante !
Selon la légende concernant la baie du Mont-Saint-Michel, Granville et son quartier insulaire de Chausey faisaient partie de la Forêt de Scissy, engloutie en 709. Granville, qui était alors au
cœur des terres, devint une ville côtière sous le nom de Roque de Lihou.
En 1066, Guillaume le Conquérant, dans sa conquête de l’Angleterre, sollicita l’aide de la famille Grant. En gage de reconnaissance, il lui attribua les terres de la Roque de Lihou. Les Grant
sont donc les premiers seigneurs de la ville après les Vikings.
En 1439 Sir Thomas de Scales, sénéchal de Normandie, officier anglais de la guerre de Cent Ans acheta la Roque à Jean d’Argouges. Sur ordre du roi Henri VI d'Angleterre, afin d’isoler le
Mont-Saint-Michel, dernière tête de pont française en territoire normand, il fit édifier l’enceinte de Granville. En 1440 commença la construction de la forteresse. Pour protéger encore cette
ville, Thomas de Scales fit creuser un fossé entre la presqu’île et le continent, de sorte que la mer et les eaux du Boscq fassent de la pointe une île.
Mais, le 8 novembre 1442, par ruse, Louis d'Estouteville reprit le château qui resta dès lors définitivement aux mains des Français. Charles VII décida de faire de Granville une ville fortifiée
et signa en 1445 une charte octroyant armoiries et exemptant d’impôts les habitants. Dès 1450, les navires pêchaient à Terre-Neuve. En 1470, Louis XI visita la ville pour s’assurer de sa fidélité
dans le conflit qui l’opposait aux Bretons et Bourguignons. En 1492, les Juifs d’Espagne chassés par le Décret de l'Alhambra arrivèrent en France. Une communauté s’installa à Granville, leur
droit de commercer et de prêter de l’argent permit à la ville d’armer une flotte importante.
À partir du règne de Louis XIV, les navires granvillais eurent aussi le droit de pratiquer la course. Dès lors, entre soixante-dix et quatre-vingts bâtiments furent armés et Granville donna
quinze amiraux à la France, dont le plus connu est Georges-René Pléville Le Pelley.
Du 14 novembre 1793 au 24 brumaire de l’An II eut lieu le siège de Granville par les Vendéens au cours de la virée de Galerne. Repoussés par la population, ayant perdu deux mille hommes, ils
durent abandonner l’assaut mais partirent en incendiant la rue des juifs. Le 14 septembre 1803, les Anglais bombardèrent à nouveau la ville après avoir imposé un blocus des côtes.
À partir de 1815, après des années de conflits militaires, en pleine Restauration, Granville sembla vouloir prendre une nouvelle orientation. La Chambre de commerce et d'industrie fut créé ; le
môle fut joint à la terre, et, en 1827, fut posée la première pierre du phare du Roc. Le port obtint son aspect actuel après 1856 et l’inauguration du bassin à flot et de l’écluse. En 1860, le
premier casino en bois construit par l’ancien maire Méquin fut inauguré.
En 1870, la Ligne Paris - Granville et la gare furent inaugurées le 3 juillet. La ville devint alors réellement une station balnéaire accueillant les Parisiens et des hôtes de marque comme
Stendhal, Jules Michelet ou Victor Hugo.
Ville de garnison et cité côtière fermant la Baie du Mont-Saint-Michel, Granville a toujours été convoitée lors des conflits armés. Le 17 juin 1940, les Allemands entrèrent dans Granville.
L’ensemble de la population subit les contraintes de l’Occupation. Dès le début, les Allemands construisirent des fortifications sur la pointe du Roc et interdirent l’accès au port. Le 20 mai
1942, un nouveau conseil municipal fut installé par le préfet. Le 1er avril 1943, la totalité de la Haute-Ville dut être évacuée, des barrières et des barrages antichars en empêchèrent l’accès.
L’hôtel Normandy fut transformé en kommandantur et en antenne de la Gestapo.
Le 6 juin 1944, le « Plan Vert » de sabotage des lignes ferroviaires fut mis en œuvre avec la coupure de la ligne Paris - Granville. Libérée sans combats le 31 juillet 1944, elle vit passer
pendant deux jours les troupes du général Patton, qui descendirent vers le centre ville par la route de Coutances et remontèrent la rue Couraye pour sortir par la route d'Avranches : les
vibrations provoquées par le passage des blindés pendant deux jours firent tomber pour plusieurs maisons les plaques de façade qui portaient leur nom.
Granville fut réoccupée quelques heures le 9 mars 1945 par des soldats allemands débarqués de Jersey. Le 9 mars 1945, alors que la France était libérée et que les troupes alliées, à huit cent
kilomètres de là, avaient commencé à franchir le Rhin, des troupes allemandes basées à Jersey encore occupée lancèrent un raid commando audacieux contre Granville. Bien que repéré par le radar de
Coutainville, les Allemands à bord d’embarcations légères réussirent à débarquer de nuit dans le port de Granville. Ils dynamitèrent des installations portuaires et coulèrent quatre cargos.
Quinze soldats américains, huit britanniques et six français furent tués, soixante-dix prisonniers allemands furent libérés et cinq américains et quatre britanniques furent capturés avant que le
commando allemand ne prenne la fuite18.
La Pointe du Roc
Caserne
Haute ville
Port de Granville