Kahena ou.........dyhia ?

Publié le 05 août 2013 par Majic

La Kahéna, ou….. Dyhia ?

Oui, c’est concevable,

Venant de ses ennemis les Omeyyades qu’elle combattit vaillamment lors de l’expansion islamique en Afrique du Nord au 7ème siècle après J C, on comprend très bien qu’ils l’appellent péjorativement « El kahana » féminin de « El Kahan » c'est-à-dire, sorcier, médium, magicien, prestidigitateur dans le sens de manipulateur, escamoteur et dans la mesure où la religion diabolise ces êtres considérés comme marginaux, habités par des démons etc….

Ce qui est inconcevable, par contre, c’est que ce surnom lui est attribué même de nos jours tout aussi gaiement par ses propres concitoyens berbères. C’est inconcevable et surtout injuste.

Rétablissons dès lors la vérité et interdisons-nous de ne l’appeler que par son vrai nom : Dyhia (Dyhia thadmout veut dire belle gazelle en berbère) ou bien Damia (de Idmi qui veut dire : divin)

Cette reine Berbère Zénète des Aurès fut une féministe et la seule reine guerrière de l’histoire qui symbolise la résistance contre l’envahisseur arabo-musulman.et qui remporta deux victoires sur les troupes arabes d’Ibn Numan l’une dans la vallée déserte de Meskiana en 693 qui permit aux Aurésiens d’écraser les Arabes et de les faire repousser jusqu’à l’actuelle Gabès et l’autre, près de Tabarka en 695.*

Dyhia s’engagea une dernière fois dans une bataille près de Tabarka en 702 et sa défaite est due en partie à la trahison de Khalid, un jeune Arabe que la reine avait épargné et adopté selon les coutumes de protection et d’hospitalité en vigueur alors.*

C’est le chanteur Slimane Azem qui disait si bien : « j’ai trouvé sur mon chemin un serpent à sonnettes transi de froid, je l’ai mis dans la poche intérieure de mon veston, je voulais qu’il se réchauffe, tout prêt de mon cœur….. »

Trahie, elle est capturée puis décapitée au lieu dit Bir El Kahina et sa tête remise par les chefs de l’armée Omeyyade au calife Abd-al-Malik en Syrie.*

Une statue de Dyya a été construite en 2003 à sa mémoire au centre ville de Baghai. Son sculpteur, Ali Boukhalfa s’est inspiré des anciennes pièces de monnaie à l’effigie de la reine.

Respect, respect….

ABDELMADJID ADOUR

*Source : Wikipedia