Donc, aujourd’hui, deux volontaires ont goûté un hamburger dont la viande a été fabriquée à partir de cellules-souches de vache, à grand renfort de publicité. Une bonne idée ? En soi, oui. Nous consommons trop de viande et la production de celle-ci nécessite une débauche d’énergie. Comme la population humaine continuera à augmenter, il faut trouver d’autres sources d’alimentation, au risque de ne pas s’en sortir du tout !
Cette viande in vitro - dont le développement a été financé par Serguey Brin, co-fondateur de Google - est-elle la solution ultime ? Certainement pas. D’ailleurs, pour concurrencer cette dégustation animale, une autre dégustation devait avoir lieu immédiatement après, mais cette fois avec des hamburgers d’origine végétarienne, avec un goût de vraie viande, alors qu’il semble que le goût des premiers laissent encore à désirer.
Des solutions, il y en a donc plusieurs en développement, avec des pistes intéressantes, car elles permettent d’utiliser des éléments qui aujourd’hui filent la plupart du temps aux déchets. L’objectif est de développer de nouvelles applications industrielles aux cultures de blé, de maïs, de colza, de pois, de pommes de terres ou encore de lupins, en exploitant au mieux les protéines contenues dans celles-ci.
Les enjeux sont énormes. Non seulement sur un plan humain – parvenir à nourrir toute la population humaine – mais aussi bien sûr sur un plan économique. C’est là qu’il faut rester critique. On risque fort de voir des produits se développer assez rapidement et être commercialisés d’une manière ou d’une autre sans nécessairement avoir assez de recul sur les effets de ces nouveaux modes d’alimentation. Les réalités en matière de légumes transgéniques sont là pour éveiller notre vigilance, en sachant que les lobbies alimentaires n’ont pas pour préoccupation première la santé des consommateurs, mais la santé économique de leurs entreprises.
Alors, aujourd’hui, on peut se réjouir du fait que de nouveaux produits sont en développement, avec certaines promesses stimulantes. Mais il faut sans doute rester éveillé et prudent pour ne pas se laisser « bouffer » par les ogres financiers qui ne pensent qu’à leur porte-monnaie.