On ne sait pas où le caillou est mou (sagesse populaire)
J'adore cette expression. Rigolote mais profondément juste. On pourrait même dire qu'elle s'inspire de logiques universelles et implacables. La première est une règle tactique élémentaire mais pas moins efficace: la répétition. Faites l'expérience de répéter (ou demander) la même chose à quelqu'un sans vous arrêter. Si la première réponse est "NON", observez comment le "NON" catégorique évolue pour des fois se transformer en "OUI". À force d'être exposé à la même question, votre interlocuteur se posera à son tour des questions sur les raisons de son refus, se trouvera des raisons pour expliquer la nouvelle décision qu'il prendra ou tout simplement, vous l'aurez à l'usure. C'est la pensée qui est cachée dans l'expression. Littéralement, frappez le caillou jusqu'à ce que vous trouviez l'endroit où il est le plus vulnérable.
La deuxième logique de l'expression tire son inspiration de la physique qui dit (ou prétend) qu'il existe un point où toutes les forces convergent donc un point de fragilité. Tout comme cette histoire de centre de gravité qui est l'endroit d'équilibre à partir duquel on peut tenir l'objet à l'aide d'un seul doigt (cf classe de troisième).
En somme, même une pierre a un point faible (à plus forte raison un homme), il faut de la patience et de la persévérance pour le trouver.
Femme n'dit jamais "non", c'est l'homme qui se décourage. (Garba 50)
Les femmes peuvent crier au scandale et traiter l'expression de misogyne. Peut-être. Mais non! C'est encore un moyen de célébrer la patience et la persévérance. Et n'est ce pas ce qu'elles aiment à valoriser? Cette expression emprunte un peu de la philosophie de la précédente: toutes les femmes ont leur point faible, il suffit de ne pas se laisser aller au découragement après le premier refus (parfois même rejet). Beaucoup d'hommes trouveront des exemples pour étayer l'expression. Les anecdotes sont légions. Combien de râteaux ils ont pris pour finalement épouser l'objet de leur désir. Ici, comme dans la précédente, il suffit (?) de savoir attendre, d'aligner au bon moment les bons arguments. Plus facile à dire qu'à faire. Certes. Mais une chose est sûre, s'arrêter après le premier "NON" ne vous obtiendra jamais un seul "OUI"
Deux expressions, c'est assez. En écrivant, j'ai pensé que certains lecteurs penseraient au fameux "découragement n'est pas ivoirien". Je déteste cette expression pour tout vous dire. Elle est fausse. C'est l'antithèse d'une situation vraie. Une sorte de fausse phrase d'encouragement parce que c'est un sport national de se décourager. Il n'y a qu'à regarder la fin des matches de l'équipe de football senior pour le comprendre.