Nick Walker (Ryan Reynolds), un jeune flic de la police de Boston, est abattu au cours d’une mission. Quand il reprend ses esprits, il est dans un bureau immaculé, en face d’une brunette sexy mais sévère, Proctor (Mary Louise Parker). Elle lui apprend qu’il est décédé et que, vu qu’il n’a pas toujours été très honnête lors de son passage sur Terre, il a peu de chances d’être admis au Paradis lors de l’examen de son cas. Il a le choix entre tenter de passer comme ça l’épreuve du Jugement dernier, avec le risque d’aller droit en Enfer, ou, en guise de purgatoire, de s’enrôler pour cent ans dans le R.I.P.D de Boston. Le “Rest In Peace Department”, une brigade de police composée exclusivement de flics décédés, chargés de débusquer les défunts récalcitrants qui font un peu de rab ici-bas et de les expédier manu-militari vers l’au-delà.
Evidemment, il accepte. Proctor charge Roy Pulsipher (Jeff Bridges), ancien shérif du far-west individualiste et bougon de former cette nouvelle recrue. Bien qu’ayant un peu de mal à s’entendre, ils vont devoir unir leurs forces pour affronter des morts-vivants plus malins et mieux organisés que la moyenne, menaçant de rompre l’équilibre entre le monde des vivants et l’Au-delà…
Sur le papier, l’idée de R.I.P.D : Brigade Fantôme était plutôt alléchante. Tirée des comics-books de Peter M. Lenkov, elle promettait un joli cocktail d’action, de comédie et de fantastique, quelque part entre Men In black, SOS Fantômes et Flic ou Zombie. C’est sûrement cela qui a permis à la production d’enrôler des pointures comme Jeff Bridges, Mary-Louise Parker, Kevin Bacon et Ryan Reynolds, et de se doter d’un confortable budget de 130 M$.
A l’écran, autant le dire tout de suite, c’est beaucoup plus décevant.
La faute, en incombe essentiellement à un script paresseux, bien trop prévisible et formaté, qui peine à nous tenir en haleine. Pourtant les bonnes idées ne manquent pas, mais elles sont très mal exploitées, ou pire, rendent le récit incohérent.
Par exemple, les avatars qui représentent le duo dans le monde des vivants pour ne pas attirer l’attention offraient un vrai potentiel comique, les doublures du duo de flics étant encore plus mal appairées qu’eux et assez voyantes. Mais ceci n’aboutit sur rien de concret. Le gag est très mal exploité. Le cinéaste semble même embarrassé avec ces avatars, ne sachant plus trop quand les montrer à l’écran.
Même problème au niveau de l’action et des effets spéciaux. Le scénario impose que les bagarres entre flics et voyous morts restent discrètes, pour ne pas attirer l’attention des vivants. Alors, le film oscille entre des séquences trop sages, assez frustrantes, où les effets de relief (ultra-bâclés) sont les seules bouées de sauvetage, et des scènes plus spectaculaires mais incohérentes vu le postulat de départ ( et très moches, elles-aussi…).
Quoi qu’il en soit, on peut se demander à quoi à servi le budget, parce que plus de 100M$ pour deux transformations en bibendum et un gros orage, c’est démesuré…
Si encore le metteur en scène faisant semblant d’y croire, de proposer des solutions cinématographiques pour dynamiser le récit, on pourrait se laisser prendre. Mais non, même pas… Comme dans Flightplan ou dans Red, Robert Schwentke se contente du minimum syndical, restant sagement sur les rails (du travelling et du récit), usant du zoom à tout-va et laissant tout le boulot aux acteurs.
L’abattage des acteurs est d’ailleurs la seule chose à sauver dans cette médiocre série B. C’est la seule chose qui puisse nous inciter à un peu d’indulgence pour le film. Si Ryan Reynolds semble toujours un peu fade pour ce genre de rôle, il fait quand même son travail, et son duo avec Jeff Bridges fonctionne plutôt bien. Ce dernier est assez irrésistible en vieux cowboy grincheux, empruntant à ses anciens rôles le côté héroïque et bougon de Rooster Cogburn (True Grit) et la désinvolture insolente du Dude (The Big Lebowski). Il assène ses répliques comme il distribue les balles, avec la précision d’un pistolero rompu aux joutes du far-west. Face à eux, Kevin Bacon joue les bad guys avec conviction, sans en faire des tonnes.
Mary-Louise Parker est également impeccable, dans son tout petit rôle de patronne de la Brigade du R.I.P.D. Il est juste dommage que son talent soit ici sous-exploité, et qu’elle ne fasse plus de films sérieux, comme à l’époque des 5 sens…
Tous font ce qu’ils peuvent pour rendre le film plaisant. Et il faut bien avouer qu’on ne passe pas un désagréable moment en leur compagnie. Mais cela n’est hélas pas suffisant pour faire de R.I.P.D. Brigade Fantôme un bon film, ni même un bon blockbuster estival.
Rest in peace…
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R.I.P.D
Réalisateur : Robert Schwentke
Avec : Ryan Reynolds, Jeff Bridges, Kevin Bacon, Mary-Louise Parker, Stephanie Szostak, James Hong
Origine : Etats-Unis
Genre : SOS Scénaristes fantômes
Durée : 1h36
Date de sortie France : 31/07/2013
Note pour ce film : ●●○○○○
Contrepoint critique : Sens Critique (Mr. Vladdy Crane)
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