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4 août / Licencié

Par Blackout @blackoutedition
4 août Licencié C'est au mois d'août que se font les pires saloperies. Lorsqu'il rentra de vacances, il rejoignit son bureau, comme tous les matins, le troisième bureau à droite. Il comprit pourquoi ses collègues détournaient le regard lorsqu'il vit une enveloppe blanche, cachetée sur sa table de travail. C'était sa lettre de licenciement. Pour faute grave. Sans préavis ni indemnités. Peut-être était-ce justifié, peut-être que non. Il prit sa poignée de stylo dans le bol de grès que ses collègues lui avaient offert, il n'eut même pas le courage de le fracasser par terre. Le portrait de son fils rejoignit les stylos dans sa serviette, il débrancha son ordinateur portable qui rechargeait, l'alluma et effaça toutes les données du disque dur et de la sauvegarde. Sept ans de travail, il ne leur en ferait pas cadeau. Cadeau par contre, le poster de paysage d'automne qui lui sortait par les yeux... Il ferma la porte derrière lui. A cette minute, sa femme ses gosses n'existaient plus. Et puis, de toute façon, il ne pourrait jamais leur avouer. Un choix s'offrait à lui, fuir avec la bagnole de service, droit devant, libre enfin, mais pour combien de temps ? Il choisit la deuxième solution, la fenêtre ouverte du sixième étage.

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