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Développement personnel et egocentrisme, pour le meilleur ou pour le pire ?

Par Jean-Pascal Guillon @mareflo66

Développement personnel et egocentrisme, pour le meilleur ou pour le pire ? developpement personnel egocentrisme 150x150Si l’on examine l’évolution de la société au cours des dernières années, on constate une emprise croissante de l’individualisme et de l’egocentrisme tout autant qu’un fantastique essor des techniques de développement personnel. Avouez qu’il y a de quoi être un peu déboussolé devant cette situation et se demander si l’un n’entraîne pas l’autre, à moins que ce ne soit l’inverse ou encore que le second soit une réaction au premier ! Tout ceci est bien compliqué et je remercie à cet égard Axel Kahn, célèbre généticien que l’on ne présente plus, de m’avoir inspiré cet article au cours d’une de ses dernières interviews.

Le développement personnel nécessite un minimum d’egocentrisme.

Avant de se demander si le fait de s’adonner au développement personnel est susceptible ou non de renforcer un certain egocentrisme, il est bon d’en rappeler les buts et le sens qui peuvent être quelque peu différents d’un individu à un autre et également si l’on se place du côté du psychanalyste ou de celui du coach de vie. Dans les grandes lignes on retrouve cependant les objectifs suivants :

  • connaissance de soi
  • exploitation maximale de nos talents et potentiels
  • amélioration de notre qualité de vie
  • réalisation de nos aspirations et de nos rêves

En résumé, le développement personnel est ainsi un ensemble de techniques dont la finalité est de vous conduire là où vous souhaitez arriver dans l’existence. Une telle approche relève donc du plus parfait egocentrisme.

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Et si nous revenions aux motivations du développement personnel ?

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S’adonner au développement personnel est la plupart du temps (du moins au départ) motivé par une volonté de réparer les fissures de son ego, par le désir de se construire une nouvelle personnalité, devenir mieux et plus fort(e).

Ceci devient cependant rapidement difficile à tenir seul(e) puisque nous disposons de forces limitées et personnellement je préfère parler de développement identitaire et relationnel , ouvert sur le monde environnant, que d’user du terme de « personnel » inspiré par l’individualisme occidental.

Et dans les faits, il est plus raisonnable de considérer que la construction d’un individu passe d’abord par une phase de différenciation par rapport aux autres avant de déboucher sur un état de rapprochement avec la recherche de contact, d’affection et d’une certaine forme d’appartenance à un groupe.

Toute la difficulté étant d’articuler entre elles ces deux phases pour les vivre de manière harmonieuse, le développement personnel ne débouchera sur de l’egocentrisme que dans la mesure où celui qui aura acquis un ensemble de connaissances sur le sujet se considérera alors supérieur aux autres au lieu de chercher à partager ses compétences avec autrui.

L’altruisme a également ses limites

L’altruisme, qui est une attitude radicalement opposée à l’egocentrisme, consiste à consacrer toute son énergie au service des autres. Cette disposition d’esprit est particulièrement louable, dans la droite ligne de ce que l’on dénommait autrefois charité chrétienne. Mais cette générosité n’est peut-être pas la solution la plus efficace comme le démontre fort bien l’exemple suivant.

Si une personne pauvre décide d’aider les plus pauvres qu’elle en leur donnant de l’argent, elle va s’appauvrir davantage et ne pourra rapidement plus aider personne. Si, au contraire, elle décide de trouver le moyen de s’enrichir et d’apprendre ensuite ce moyen aux autres, elle sera mille fois plus efficace dans sa lutte contre la misère.

Par conséquent un minimum d’egocentrisme ou plutôt simplement d’égoïsme est nécessaire pour pouvoir ensuite reproduire chez les autres. Et il en est de même pour le bonheur : comment pourrait-on donner à quelqu’un des pistes pour l’obtenir sans avoir au préalable mis ces conseils en application dans notre propre vie et constaté leur bon fonctionnement en ayant soi-même accédé au préalable au bonheur désiré ?

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Ma philosophie personnelle

Le développement personnel consiste pour moi en l’acquisition de techniques et de réflexes pour prendre soin de moi, aller mieux et vivre une existence meilleure. Si je gardais ces acquis pour moi, je ferais preuve d’un tel egocentrisme qu’il me serait impossible d’accéder au bonheur car je serais trop éloigné des autres.

Ma démarche devient au contraire formidablement généreuse si je décide (et c’est ce que je fais, y compris au travers de ce blog) d’en faire profiter les autres. Être mieux dans ma tête et dans mon corps me libère d’un grand poids et me rend plus disponible pour autrui et me permet alors de partager ce que j’ai appris afin de leur permettre à leur tour d’accéder au même bien-être.

Alors, s’adonner au virus du développement personnel est-il toujours signe d’egocentrisme ? Vous en pensez quoi ?

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