En ce moment, je lis Gone Girl, mais je traîne un peu la page. Quand je ne rentre pas dans un thriller passé les dix premières minutes, c’est quasiment foutu. Si vous en cherchez un bon à glisser entre la crème solaire et le paréo, optez plutôt pour The Hypnotist ou Le dévouement du suspect X. Des approches suédoise et japonaise du crime, deux mode opératoires totalement différents et fascinants. Diaboliquement efficaces. En revanche si comme vous êtes fan de R. J Ellory depuis Seul le Silence, j’émets une réserve sur Bad Signs. Un peu long et prévisible malgré une histoire bien menée. Bien bien dommage. Il devient cheesy R. J.
Aujourd’hui, je vais m’étendre sur Wonder. Parce que c’est le dernier bouquin en date qui m’a emballée. Mais grave emballée. J’avais envie de l’offrir, de le recommander, d’en parler à la terre entière. Et d’ailleurs mon amoureux à qui je l’ai filé sans attendre, a été conquis. Aucune objection, rien à jeter. Je le zieutais de temps en temps pour voir s’il pleurait. Parce c’est a children’s book that’s making grown men cry selon le Guardian.
On aime ces livres, qui commencés, ne peuvent être lus que d’une traite tellement ils nous prennent au coeur. Le narrateur devient cet inconnu rencontré par hasard dans la rue et qu’on se surprend à écouter des heures sans interrompre. Y a des moments où vous avez l’envie soudaine de le prendre dans vos bras et l’instant d’après, vous vous retrouvez à rire aux larmes.
Wonder est une rencontre inopinée et émouvante que j’aurais pu apprécier autant gamine qu’aujourd’hui dans la peau d’une adulte. D’ailleurs l’auteur l’a écrit pour ses enfants.
Je n’ai aucun doute sur le fait que vous allez tomber raide dingue d’Auguste, dit Auggie. Il va faire son entrée au collège. Il n’est jamais allé à l’école parce qu’il est né avec une malformation. Son visage est difforme, il a subi 27 opérations.
“I won’t describe what I look like. Whatever you’re thinking, it’s probably worse.”
Jusqu’ici, ses parents l’ont préservé du monde extérieur du mieux qu’ils pouvaient, mais il est temps qu’Auggie se jette dans le grand bain. L’expérience se révèle effrayante, enthousiasmante et absolument imprévisible.
Plusieurs voix se relaient. Les différents protagonistes prennent tour à tour la parole. Il y a bien sûr Auguste, sa soeur, ses amis. A chacun sa sensibilité et son side of the story.
wonder | r.j. palacio
C’est un roman sur le courage d’un enfant, sur l’adversité, l’amitié, et le regard des autres.
Auguste a dix ans, mais il a un tas de choses à nous apprendre.
❝ It’s like people you see sometimes, and you can’t imagine what it would be like to be that person, whether it’s somebody in a wheelchair or somebody who can’t talk. Only, I know that I’m that person to other people, maybe to every single person in that whole auditorium.
To me, though, I’m just me. An ordinary kid. ❞
R. J. Palacio signe ici son premier roman. Directrice artistique et illustratrice de bouquins (la couv’ Wonder d’ailleurs est assez bien pensée), elle s’est inspirée d’une rencontre qu’elle a faite un jour en vacances lorsque croisant une petite fille de la même condition qu’Auggie, ses enfants ont réagi d’une manière assez malpropre. En même temps, on a peut être été un jour confronté à cette même situation. Voir quelqu’un avec une difformité et le mater assez salement ou détourner le regard par gène ou par dégoût. Vous penserez peut être à Auggie la prochaine fois.
Dans tous cas, vous ne regretterez pas de faire sa connaissance.
“The things we do outlast our mortality. The things we do are like monuments that people build to honor heroes after they’ve died. They’re like the pyramids that the Egyptians built to honor the pharaohs. Only instead of being made of stone, they’re made out of the memories people have of you.”