Donnez-moi la clairvoyance aux heures lumineuses
et le sable fin aux heures sombres de la chronologie.
Donnez-moi encore un peu de temps pour amadouer les peurs,
les hantises, les lâchetés.
Vous disiez :Contrairement aux apparences, la poésie est une soustraction de l'absurde
alors, s'il vous plait, donnez-moi la vague, la définition, les rafales, les phrases balayées, délavées, essorées emportant tous les mots de la mer.Donnez-moi l'urgence d'attendre,
la patience des impérieux,
l'autorité de s'en foutre jusqu'à l'horizon.
Donnez-moi pauvre pêcheur
et à l'heure de bâbord,maille à partir;
pendant que la marée prend les jambes à son cou de bois flotté
et qu'il faudrait de préférence, lire entre ses lignes.
Donnez-moi la clé des abysses
que rage,
la dernière vogue
et l'équivalence d'un rêve en porte-conteneur
balloté par les humeurs océanes;
la carte des éléments indispensables
à la navigation à vue et à dia.
Donnez-moi l'avantage sur mes ombres
et l'estuaire d'en rire.