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Un seul espace, une seule conscience

Publié le 02 août 2013 par Anargala

Selon Somânanda, si tout est Shiva, et si Shiva ne naît ni ne meurt, alors les choses sont éternelles. Ce que nous appelons "mort" ou "destruction" n'est pas annihilation, mais manifestation partielle. L'être disparu subsiste comme matière, ou souvenir seulement. Ou plutôt, il demeure comme conscience en plénitude.
Un seul espace, une seule conscience
Dans le passé, je me suis demandé plusieurs fois quelle pouvait être la différence entre une pure conscience et une pure inconscience. Les deux étant sans dualité ni individualité...Il me semble maintenant que l'intuition que tous les êtres sont une seule conscience fait une grande différence avec une vision matérialiste forte, tout en étant compatible avec les théories les plus récentes du cerveau :
La conscience est une une. Elle n'est pas impersonnelle, car elle est douée de conscience de soi, mais globale, comme dans l'intervalle entre deux pensées. Cependant, elle ne peut prendre une forme articulée, celle de la pensée discursive, sans quelque chose comme un cerveau.
Autrement dit : la conscience est la conscience de la matière. La matière est le corps de la conscience, inséparables. La conscience n'est pas condamnée à être toujours réveillée, bavarde. L'inconscience est conscience endormie, pure conscience de soi. Mais elle reste "éveillée" dans les autres cerveaux.
Concrètement, je ne sais pas si ma personne continuera après la mort du cerveau. Mais en tant que conscience, je sais que "ma" conscience est la conscience qui vit en celle de ceux qui me survivront. Abhinavagupta fait allusion à ceci dans son explication de la quatrième stance du premier chapitre de la Reconnaissance du Seigneur. Ma conscience est votre conscience.
Les conséquences sont bien différentes de celles du matérialisme, car l'intuition d'être une conscience, une vie universelle à un impact bien particulier sur l'existence de l'individu. C'est la vie intérieure. Mais cette perspective inclue le matérialisme. Elle l'inclue en le dépassant. Elle est aussi compatible avec les neurosciences et l'attitude ouverte qui doit présider à la recherche scientifique.
Ceci étant, je n'exclue pas absolument qu'une conscience personnelle puisse continuer après la destruction du cerveau. Simplement, je n'en ai pas la preuve, et toutes les "preuves" que j'ai examinées jusqu'ici se sont révélées non concluantes. 

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