Lyon et Bordeaux qui ne se quittent plus, Marseille qui repasse devant Nancy, le statut quo parfait dans la course à la 5ème place, le Psg qui fait la bonne opération dans la course au maintien, cette 35ème journée a été riche en enseignements... et en buts, avec 31 réalisations. Retour sur les différents matchs de ce week end, en suivant chaque lutte au plus près de l'événement.
La lutte pour le titre:
Dans une lutte à deux, il y a toujours un vainqueur et un vaincu. A trois journées de la fin, nous ne connaissons toujours pas le vainqueur, ni le vaincu. Il reste neuf points à prendre, et quatre longueurs séparent encore aujourd'hui Lyon de Bordeaux. Un statut quo donc, que les gones doivent énormément au seul talent de leur avant centre de classe internationale, Karim Benzema. Double buteur, le jeune attaquant des bleus fait gonfler son compteur personnel à 19 unités cette saison, pas mal pour sa première année complète. Mais durant cette rencontre, Benzema était surtout l'arbre qui cache la forêt. Car Lyon a énormément souffert samedi soir. Menant pourtant rapidemment au score grâce donc à son numéro 10, les lyonnais reculaient et les caennais prenaient leur courage à deux mains pour renverser une situation bien mal engagée.
Un Gouffran en grande forme servait ainsi sur un plateau Eluchans qui égalisait, avant que le même Gouffran ne fasse une action similaire mais sur le côté gauche, et cette fois c'était Lilian Compan qui marquait aux six mètres, complètement seul. Des errements défensifs qui n'allait pas s'améliorer avec l'expulsion pendant la pause de Grosso. Héros la semaine passée à Strasbourg, l'italien, coupable d'un vilain geste sur le double passeur décisif normand, laissait ses coéquipiers à dix. Notre cher Jean Michel Aulas criait au complot anti-lyonnais à la fin du match, comme il sait si bien le faire, oubliant que Lyon n'est pas le moins aidé dès lors que des arbitres font des erreurs. On en oublierait presque que Benzema a sauvé le point du match nul d'un coup franc Juninhesque, et qu'il aurait pu signer le triplé en fin de match, manquant d'un brin de technique sur sa balle piquée. Les lyonnais s'en contentaient finalement ...
... parce que les Bordelais n'en avaient pas profité. Laurent Blanc disait après la rencontre que si ses joueurs voulaient pouvoir lutter jusqu'au bout, il faudrait quatre victoires en comptant Nice car il demeurait persuadé que Lyon n'allait pas faire le plein. Il ne s'était pas trompé, mais n'avait certainement pas prévu dans son plan que Nice viendrait enrayer la belle mécanique girondine en prenant un bon point du côté de Chaban-Delmas. Pourtant rapidemment réduit à dix après le carton rouge logique pour un Jeunechamp très en retard, les sudistes faisaient preuve d'abnégation, de courage, et parfois de chance pour contenir les assauts répétés des coéquipiers de Micoud, néanmoins pas trop inspirés. Un poteau de Cavenaghi en fin de match, un but refusé au goaleador argentin quelques minutes plus tôt pour une raison presque indéterminée, mais pas grand chose à signaler à part ça. Un triste match nul, durant lequel le spectacle ne fut donc pas au rendez vous, les buts non plus, et c'est bien dommage. Car si les Bordelais avaient marqué ce petit but, c'était deux points qui séparaient les deux équipes ce matin. Mais avec des si, Paris serait champion et Lens son dauphin...
La lutte pour l'Europe:
Marseille avait l'avantage de connaitre le résultat de son adversaire direct avant de pénétrer sur la pelouse de Louis II dimanche soir. En effet, les lorrains avaient joué à 18H, du côté de Valenciennes, et avaient ramené "seulement" un nul, mais quand on connait la qualité à domicile des coéquipiers de Savidan, passeur décisif pour Audel en seconde période, on se dit que ce point pris est tout sauf une contreperformance. Berenguer avait pourtant mis les siens sur les rails du succès en début de match, mais les nordistes revenaient donc au score dès le retour des vestiaires. Les deux équipes manquaient de belles occasions de l'emporter en fin de match, et se séparaient sur ce score nul logique à la vue de la physionomie de la rencontre. Marseille de son côté jouait quasiment à domicile, le public étant totalement acquis à sa cause. Les olympiens ont du néanmoins batailler ferme pour battre une équipe monegasque amoindrie par ses nombreuses absences. Nasri ouvrait le score en première période, et on semblait rapidemment se diriger vers une victoire évidente des hommes de Eric Gerets. Le match manquait cependant d'allant, et il fallait attendre la seconde période pour voir du spectacle, du suspens, et des buts! En huit minutes, la rencontre devenait même complètement folle, passant de 1-0 à deux partout! Gonzalez égalisait d'une tête sur corner, mais sur le même type d'exercice Taiwo marquait en force. Dans la foulée, un dégagement aux poings de Mandanda attérissait sur Leko qui lobait tout le monde pour à nouveau remettre les compteurs à zéro! Il fallait ensuite attendre la fin de match pour voir Cissé inscrire le but de la victoire, même si ce but était entachée d'une faute de Akalé, mais non sifflée par Mr Duhamel. L'erreur étant humaine, félicitons les marseillais qui prennent donc un point d'avance sur Nancy. Cette lutte pour le tour préliminaire de la champion's league s'annonce passionnante jusqu'à la dernière journée!
La lutte pour la cinquième place devient aussi passionnante que celle animant les nancéiens et les marseillais. St Etienne garde une courte tête d'avance sur Lille, Le Mans et Rennes. En fait, le statut quo est total puisque ces quatre équipes ont gagné, mais chacun espère encore et surtout que cette cinquième place sera qualificative pour la coupe uefa, et non pour l'intertoto. Rappelons néanmoins que cette année, l'intertoto ne sera une compétition que d'un seul et unique match aller retour, autrement dit un accessit assez simple pour sa grande sœur, l'uefa. Et rappelons également à nos lecteurs que la cinquième place serait qualificative si la finale de la coupe de France opposait le Psg à Lyon, ou le Psg à Sedan, mais avec une victoire du club francilien. Comment ça c'est compliqué? Et gagner à Metz 1-0 en étant réduit à dix c'est pas compliqué? Certes, les lorrains demeurent la pire équipe de ligue 1, mais depuis qu'ils sont condamnés, ils jouent étrangement mieux au football, et le but de Bafé Gomis à l'entame du second acte offre donc au verts une belle victoire, pourtant sans Dernis expulsé en première période. Les matchs de Lille, du Mans et de Rennes pourraient quant à eux aussi bien être classés dans la lutte pour le maintien, puisque ces équipes jouaient respectivement face aux 16ème, 17ème et 19ème avant cette journée.
Les lillois tout d'abord se sont donc défaits de valeureux toulousains, qui jouent leur survie en ligue 1, et qui, comme contre Bordeaux, ont joué un match correct mais en s'inclinant au final. Inutile me diriez vous. Oui, car aujourd'hui, l'important pour eux est de prendre des points, quelqu'en soit la manière. Les lillois, surpris par un but de Dieuze et une erreur monumentale de Sylva, ont mis quant à eux la manière, durant dix grosses minutes, le temps que Mirallas signe un doublé, et que Bastos transforme un penalty litigieux. Au passage, le second but de Mirallas est un véritable bijou, prouvant que l'attaquant belge est en forme après son doublé au Vélodrome la semaine dernière. Une réduction du score de Mansaré en fin de match redonnait un court espoir à des joueurs de Eli Baup battus 3-2. Tiens tiens, ce score dit quelque chose aux lensois. En effet, c'est sur ce même résultat que Le Mans a pris sa revanche de la demi finale de la coupe de la ligue face à des lensois bien moins inspirés cette fois-ci. Et quitte à pousser la ressemblance à l'extrème, le bijou de Mirallas et la copie conforme de celui de Matsui, qui doublait son compteur personnel quelque minute plus tard. Une réduction du score de Aruna avant la pause donnait du baume au cœur à des lensois absents au marquage, laissant Basa les enfoncer dès l'entame des 45 dernières minutes. Comme Toulouse, décidément, Lens revenait à un but à dix minutes du terme grâce à Monnet Paquet, mais comme leur homologue des 38 points, ils n'accrochaient pas ce point important.
Et à Rennes? Tout va bien, merci. Victorieux pour la seconde fois à domicile consécutivement, ce qui n'est jamais évident, les bretons ont facilement (3-0) disposé d'une équipe strasbourgeoise très limitée et qui sent le souffle de la ligue 2 le titiller dans le dos. Un doublé d'un Pagis pagistral, un but de Lemoine non moins beau, et l'affaire était pliée à la mi temps. Les largesses défensives des alsaciens permettaient même à Wiltord de rater un quatrième but tout fait, mais l'important était ailleurs. Rennes continue de rêver à l'Europe, comme la saison passée, mais pour cela, les bretons devront aller plus vite que leur quatre concurrents directs. Quand au strasbourgeois, ils ont d'autres chats à fouetter que l'Uefa. Avec trois points de retard sur un trio de potentiels reléguables, les hommes de Jean Marc Furlan sont quasiment condamnés au vu d'un calendrier loin d'être favorable (déplacements à Nancy et Marseille, et réception de Caen). Enfin, citons que dans une course à l'intertoto qui pourrait encore les concerner, Lorient est allé prendre un bon point chez le miraculé sochalien. Erding en fin de match inscrivait de la tête son 11ème but de la saison, répondant à l'ouverture du score de Jouffre en fin de première période. Des doubistes qui, avec 43 points, n'ont quasiment plus de soucis à se faire, eux qu'on avait enterré bien vite il y a de cela deux mois. Ils pourront finir le championnat en roue libre, et l'esprit soulagé.
La lutte pour le maintien:
On l'a vu durant la course à l'Europe, des quatre équipes concernées par les deux dernières places dans l'ascenseur de la ligue 2, trois ont donc perdu chez des adversaires visiblement meilleurs qu'eux. Lens et Toulouse comptent donc 38 points, Strasbourg 35. Une parenthèse d'ailleurs sur Toulouse pour décrier les paroles de Dieuze qui critiquait à la fin de son match à Lille le comportement de certains médias (radio pour ne pas le citer) qui tentait de sauver le Psg par des missions "SOS PSG". Ce que font les médias n'est peut-être pas une très bonne chose vis à vis des autres clubs concernés par le maintien, mais ce ne sont pas les auditeurs ni les journalistes qui font marquer des buts aux adversaires de Toulouse, et que n'en inscrits pas non plus pour le club de la capitale. Ce dernier est d'ailleurs le seul à avoir donc pris trois points samedi, face à une équipe auxerroise d'un niveau inquiétant pour eux, puisqu'ils leur faut encore deux ou trois points pour se sauver. Un doublé de Diané, et un but de Pauleta permettaient au Psg de souffler un peu, avant de jouer certainement sa finale la semaine prochaine du côté du Stadium de Toulouse. Les paroles de Dieuze auront certainement de quoi insuffler une motivation supplémentaire aux hommes de Paul Le Guen, et l'opposition sera certainement d'un autre niveau que des bourguignons fébriles défensivement, maladroits offensivement et absents dans l'engagement. Mais ça, le Psg n'y prêtait pas attention, et en profitait pour s'imposer 3-1, non sans quelques frayeurs, mais comme dit plus haut dans cet article, la manière de prendre des points devient vraiment anecdotique.
Enfin, finissons ce billet en félicitant les nantais, qui un an après leur descente aux enfers retrouveront l'élite du football français, avec des ambitions dignes de ce club d'anthologie, et qui rejoignent les havrais au rang des promus. La dernière place devrait d'ailleurs se jouer entre Grenoble et Troyes, les grenoblois ayant l'avantage pour le moment.