Le télescope spatial Kepler est peut être en panne, voir définitivement hors service, mais les données qu’il a recueillies au cours de ces années d’exploitation continue à vivre. Un nouveau projet veut utiliser ces données dans le but de localiser des vaisseaux extraterrestres, des sphères de Dyson, ainsi qu’un internet galactique à base de laser, et on leur a donné 200 000 dollars (150 000 euros) pour y arriver.
La Fondation américaine Templeton, au caractère religieux et qui a pour but de financer des recherches “scientifiques” sur ce que certains scientifiques et philosophes appellent : “Les Grandes Questions”, a récemment accordé cette somme à Geoffrey Marcy, un chercheur de la NASA pour la mission Kepler. Marcy, qui a récemment trouvé une place dans la direction du SETI à l’Université de Californie à Berkeley, est une superstar quand il s’agit de détecter des planètes en dehors de notre système solaire. Son travail a abouti à la découverte de plus de 100 exoplanètes, dont le premier système de planètes orbitant autour d’une étoile lointaine.
Il va donc se servir de la même méthode utilisée pour détecter des exoplanètes, mais cette fois-ci pour chercher des artéfacts extraterrestres comme de grands vaisseaux spatiaux, des objets ressemblant à des étoiles mortes et des sphères de Dyson. En utilisant la méthode du transit, où l’occultation d’une étoile indique la présence d’une planète en orbite, Marcy espère ainsi détecter des objets artificiels.
Je sais que, si je vois une étoile qui s’éteint, puis à un moment donné qu’elle s’illumine de nouveau et pour encore s’obscurcir pendant un long, long moment, pour se rallumer de nouveau, que cela serait vraiment bizarre. Évidemment, cela ne constituerait pas encore la détection d’une civilisation avancée, mais cela devrait au moins nous alerter que des observations de suivi sont nécessaires.
En effet, Marcy est sur la bonne piste. Une sphère de Dyson, une hypothétique structure massive constituée de panneaux solaires qui entourent complètement une étoile à une distance d’environ 1 UA (la distance de la Terre au Soleil), dégagerait une énorme quantité de chaleur perdue sous forme de rayonnement infrarouge, une signature potentiellement détectable. La variation d’une sphère de Dyson serait erratique ou quasi-périodique, contrairement aux transits réguliers des planètes. Il est important de se rappeler qu’une sphère de Dyson consisterait en une série de panneaux solaires interconnectés, et ne serait pas un objet solide.
Deux exemples de ce à quoi pourrait ressembler une sphère de Dyson et d’autres ici.
Et curieusement, Marcy va également utiliser cet argent pour tenter de détecter un “internet galactique par laser”, une sorte d’internet interplanétaire s’appuyant sur le laser, en utilisant l’observatoire Keck à Hawaï.
Alors que le film Contact, basé sur le livre de Carl Sagan du même nom, a popularisé l’idée d’extraterrestres à des dizaines d’années-lumière détectant une vieille télédiffusion des Jeux olympiques de Berlin en 1936 qui a été involontairement transmise dans l’espace, notre civilisation est devenue plus calme pour tout observateur extérieur au cours des dernières décennies. Alors que notre civilisation fait le saut de l’analogique au numérique, la communication est de plus en plus portée par la fibre optique et par de relativement faibles répéteurs de téléphones mobiles plutôt que de puissants émetteurs.
Et le Guru profite de cette référence au film Contact (1997) pour revoir son incroyable introduction. Ce film est adapté de l’œuvre du même nom (1985) par le célèbre scientifique et astronome américainCarl Sagan.
Plutôt que de répandre les transmissions dans toutes les directions, Marcy postule que des civilisations extraterrestres utiliseraient une technologie beaucoup plus précise et plus efficace que des ondes radio pour rester connectées, et les lasers feraient l’affaire. A l’observatoire Keck, il espère détecter un faisceau errant clignotant à partir d’un lointain système d’étoile…
A partir de l’interview de Geoffrey Marcy par le Sydney Morning Herald : Hunt for alien spacecraft begins, as planet-spotting scientist Geoff Marcy gets funding.