Sans autre forme de procès, une œuvre de l'artiste Jacques Tissinier, une fontaine conçue en marbre rose ariégeois, vient d'être rasée en début de semaine en place publique dans la ville de Pamiers
Artiste public numéro un
Bi-centenaire de la révolution
Tout semble dit avec ces quelques mots définitifs. Cette fontaine de la place de la République, dédiée au bicentenaire de la Révolution française laisse ainsi la place à une chape de béton,cède le terrain à la primauté de l'espace marchand sur l'espace mémoriel. L'art public à été une longue conquête depuis les années 1930 et l'arrivée de Jean Zay au ministère de l'Éducation nationale sous le Front populaire. Pour assurer le retour de l'art dans l'espace public, le ministre relance alors la commande publique et encourage une rupture avec la tradition monumentale qui a marqué tout le XIXe siècle. Depuis cette époque, l'art public semble avoir toujours vécu sur une frontière mouvante, agitée, sur laquelle il fallait que les fantassins artistes, architectes livrent bataille pour faire accepter leur création. Récemment encore, c'est le sculpteur Philippe Scrive qui a vu son impressionnante fontaine démontée à Montreuil. (Voir l'article de ce blog "Les sculptures meurent aussi " ). Les exemples ne sont pas rares en France de ces destructions faites sans aucune considération pour l'artiste. L'art n'est pas un long fleuve tranquille... ni une fontaine.
Photo source : http://www.ariegenews.com/news-65228.html