Alors que Facebook et Twitter semblent détenir le monopole des réseaux sociaux, comment se faire une place et s'imposer en créant un nouveau réseau social ?
Klubup est un réseau social communautaire qui offre la possibilité aux utilisateurs de créer leur propre page (klub) et d'y mettre ce qu'il aime. Commerçant, acheteur, passionné, ou simple utilisateur peuvent y créer un compte et venir y partager le contenu qu'il veut. En effet, alliant des caractéristiques propres à Twitter (comme le hashtag) mais aussi à d'autres réseaux (Facebook, Pinterest, Google etc.), n'importe quel sujet peut devenir un klub à l'aide du fameux mot-dièse.
Mais ce réseau social a beau avoir des similitudes avec ses nombreux concurrents, il n'en demeure pas moins différent si l'on en croit Christophe Béguin, son créateur, qui déclare « Klubup est différent de Facebook en ce sens qu'il ne s'agit pas d'un individu au centre et de ses amis autour, mais d'un individu au sein d'une communauté. Chaque personne inscrite créée en fait un petit web à part entière. » De plus, le site se distingue par le fait que son framework repose sur la théorie des graphes, le graph database qui permet de représenter et de stocker les données.
Son principe est assez simple de prime abord : comme tout réseau social qui se respecte, une fois cela fait, l'utilisateur peut partager sur son klub (sa page) tout ce qu'il aime, qu'il s'agisse de liens Youtube de vidéos qui lui ont plu ou bien d'un article paru sur n'importe quel site. « Nous utilisons les données partagées par les utilisateurs pour voir ce qu'il y a de plus pertinent et de créer à partir de là des nouveaux klubs. Par exemple, si nous voyons qu'un grand nombre de personnes partagent des informations concernant les jeux vidéos, nous créerons un klub jeux vidéo et nous permettront aux utilisateurs d'entrer en contact pour qu'ensemble ils collaborent et mettent au point le meilleur klub jeux vidéos possible » précise C. Béguin.
Et lorsque le créateur dit que tout peut être un klub, il parle sérieusement. Une ville peut en effet en être un. Christophe Béguin a d'ailleurs créé le klub de sa ville qui permet aux habitants d'effectuer des recherches précises. Une fois sur la page de la ville, sur la droite, l'utilisateur peut voir une timeline composée de catégories (vie commerçante, sport, école etc.) et de sous-catégories (si on clique sur vie commerçante on voit apparaître boulangerie, boucherie etc.). Une déclinaison est également possible pour les quartiers. Les habitants peuvent donc participer et donner leur avis sur un restaurant par exemple.
Par la suite, un grand nombre de choses sont possibles. En effet, le créateur et son équipe aimeraient développer une monnaie virtuelle parallèle, déjà prototypée, connue sous le nom de UP. Lors de l'inscription, chaque nouvel utilisateur sera d'ailleurs crédité de 70 UP qu'il pourra dépenser pour soutenir une page de son choix. « Le but est à terme de pouvoir carrément payer en UP dans les boutiques des commerçants possédant leur page sur Klubup qui ainsi pourront à leur tour réutiliser leurs UP. Le but est également de créer une économie collaborative. Chacun peut devenir sponsor. »
Et de l'ambition, Christophe Béguin en a et espère d'ici plusieurs années, concurrencer Google grâce aux données fournies par les utilisateurs du réseau social, mais toujours dans le but de rendre service aux utilisateurs et de leur fournir la réponse la plus pertinente à leur recherche. « Dans quelques années, lorsque les utilisateurs auront partagé des informations sur ce qu'ils aiment, ou que les commerçants auront créé leur Klub et mis en valeur ce qu'ils vendent, nous deviendrons au fur et à mesure une intelligence artificielle et nous pourrons proposer une réponse pertinente à la recherche effectuée par un utilisateur. En effet lorsque celui-ci tapera dans la barre de recherche le mot surf par exemple, trois sortes de réponses se présenteront à lui : il aura tout d'abord ce qu'il a posté se rapportant à cette catégorie, puis ce que ses amis ont posté, et enfin ce qui a été posté en général sur le sujet. Il aura ainsi une réponse plus pertinente que celles fournies sur Google qui cherche partout et classe ses résultats en fonction de celui qui a le plus payé et qui est donc le mieux référencé. »
Klubup parviendra-t-il effectivement à concurrencer à Google ? Difficile à dire. Klubup doit en effet franchir encore plusieurs obstacles et parvenir à se faire un nom parmi les grands réseaux sociaux. Mais comme le précise Christophe Béguin « Notre seule limite est celle de la création humaine. »