EN AMONT DE L’ATTENTE
Elle sait elle se souvient
la rencontre le moment du
premier baiser
la montée de
l’absence en
elle
jubilation les yeux fermés
l’ascension lente
sans secousse
autre que celle
de l’émoi
elle sait elle se souvient
la porte qui s’ouvre longue
sur les résistances
ombre jetée à claire-voie
sur le lit brun
l’éclaboussement de lumière
colonnes blanches fronton cariatides
rideaux tirés sur leur désir
étreinte douce haleines tièdes
hors entrave hors
du temps
elle voit elle se souvient
les vêtements en chute lente
roulés en
joyeux pêle-mêle
elle d’abord elle ensuite
ailes jointes à même le jour
défait de ses habitudes
délié de ses formes
assise couchée dépliée bras et jambes
corps tapis dans la plainte du temps
le temps de se souvenir que l’autre
existe loin sous la peau à même
le flux et le reflux des jours
dans les avers de la mémoire
en amont de l’attente
elle voit elle sait elle sent
elle se souvient
se tait
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
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