Ce mois de juillet aura été un véritable festival, dans tous les domaines, y compris celui de la pignouferie de presse qui m'a obligé à faire un petit billet de vacances. Avant d'entamer le mois d'août, peut-être est-il utile de clore proprement Juillet par un retour sur quelques uns des faits saillants de ce mois.
Et pour commencer, juillet n'aura pas perdu de temps puisque dès le troisième jour, on apprenait que Delphine Batho était débarquée d'un gouvernement où la rumeur voulait qu'elle y sévissait en tant que ministre. Cette insipide créature, surestimant manifestement sa valeur sur le marché politique, s'était fendue publiquement d'une opinion très politiquement incorrecte au sujet du budget 2014 qui voyait celui de son ministère fondre un tantinet.
Bien mal lui en prit d'autant qu'elle le fit au moment où le président cherchait un moyen d'acheter en douce 3 microgrammes de crédibilité. Ni une, ni deux, ce dernier bondit sur l'occasion et vira l'impétrante qui ne trouva personne pour la soutenir : les socialistes, de toute façon, ne savaient pas qu'elle était au gouvernement, et les écolos n'avaient pas compris qu'elle s'occupait de leur ministère. Malentendu, confusion, oubli, détachement ou simple bon sens ? On n'en saura rien, mais toujours est-il que personne ne pleura son départ... Exception faite, peut-être, d'un certain Montebourg qui aurait trouvé dans les saillies de la ministre un écho féminin aux consternantes bêtises qu'il émet de façon régulière, et qui constituaient donc une intéressante contrepartie nécessaire à l'égalité sexuelle des abrutis finis au gouvernement.
Au-delà, rien. Le mois commençait donc fort bien. On attendait la suite avec attention : qui serait le prochain satellisé à coup de pied au cul ? Valls aurait pu constituer une cible de choix, si ce n'était sa popularité, bidonnée par des médias outrant de complaisance ; malgré une avalanche d'affaires sordides, le traitement vigoureux d'une presse qu'on aurait dit composée de cyclopes éborgnés lui aura ménagé une autoroute de gentillesse -- ou d'amnésie pratique, c'est selon -- qui l'aura écarté du siège éjectable. C'est un peu dommage, mais seulement partie remise, je pense.
Et pendant que les affaires sociétales / policières s'amoncelaient doucement, l'économie du mois de Juillet fleurissait de réjouissances et de promesses d'avenir grandiose. Et sans avoir même besoin d'aller chercher des exemples dans la macro-économie globale, l'économie nationale aura donné des signes plutôt inquiétants dont le nombre, en un petit mois, laissent plus que perplexe.
On peut par exemple évoquer rapidement le marché immobilier qui, s'il a semblé marquer une pause dans la baisse des prix des logements sur le trimestre écoulé, promet d'intéressants ajustements dans les mois à venir alors que tout le monde commencera à prendre en compte les énièmes bidouillages législatifs tentés par le gouvernement pour ratisser encore un peu plus d'impôts : entre l'augmentation des droits de mutation et la réforme des plus-values immobilières, on sent que le propriétaire va une nouvelle fois passer à la tonte claire.
Que voulez-vous, il faut bien trouver des thunes pour alimenter Moloch et le capitaine François doit redoubler d'effort pour amoindrir la faim du Léviathan et en atténuer les gargouillements stomacaux de plus en plus audibles : ainsi, la dette publique française et européenne n'arrêtent pas d'augmenter. Et puis il faut bien trouver aussi de l'argent pour recapitaliser (une nouvelle fois) Dexia qui va manquer de sous-sous dans la popoche pour continuer à éponger ses pertes colossales, en parties dues à ces pignoufs élus qui choisirent sciemment des prêts toxiques qu'ils sont maintenant incapables de rembourser.
Et puis il faudra bien trouver aussi des petits millions par ci, des petits milliards par là pour nettoyer la catastrophe en devenir du côté du Crédit Immobilier, et amoindrir les gentils dérapages de toutes les autres banques commerciales, dont on retrouve un paquet de françaises dans le top 50 des établissements les plus risqués.
Un mois de juillet, normalement calme, comporte de toute façon l'inévitable cargaison de petits tacles politico-politiciens ; celui de 2013 n'aura pas échappé à la règle, mais cette année, le parfum de ces bisbilles était résolument amer pour une présidence en mal de contenu. Bien évidemment, la droite, pareille à elle-même, a rivalisé d'inventivité pour se placer consciencieusement à côté de la plaque en tentant de rebondir sur quelques débats ridicules et parfaitement sans intérêt ou en protestant de façon franchement molle devant la farce que constitua la commission Cahuzac (alors qu'à l'évidence, tous les principaux intéressés savaient parfaitement ce qui se tramait). Très clairement, l'UMP, actuellement empêtré dans d'amusants problèmes de trésorerie, ne comprend pas ce qui se passe en France, et n'a donc aucun moyen de récupérer (ce qu'il savait pourtant faire, il y a quelques années) les mouvements de contestation de plus en plus forts d'un peuple qui commence à plier sous les charges ; les sifflets et quolibets dont Hollande fut la victime au 14 juillet en disent en réalité fort long sur la rupture actée entre le peuple et les parasites qui le gouvernent, et la tentative hilarante du président de se consoler dans une séance de calinothérapie avec une centaine de journalistes tous acquis à sa cause montre que cette fracture n'est pas prête de se refermer.
Et c'est d'autant plus vrai que la direction générale prise par le petit gars et sa fine brochette de branleurs ne change décidément pas : on s'obstine toujours dans les bonnes recettes d'antan qui ont maintes fois prouvé qu'elles sont particulièrement néfastes en temps de croissance, et apocalyptiques en ces temps de récession. Entre la peste et le choléra, Hollande, se croyant sans doute invité au restaurant a décidé de prendre les deux, plusieurs fois de suite, et avec beaucoup de sauce.
On découvre ainsi, consterné mais pas surpris, que la saine concurrence des taxis sera minutieusement empêchée : un service qui répondait aux demandes des consommateurs, était légal et permettait de créer de l'emploi tout en augmentant le pouvoir d'achat, c'était intolérable pour une corporation qui a ses entrées au gouvernement.
On découvre ainsi, aussi attristé que blasé, que le président annonce dans l'une de ses phrases hésitantes aux pauses improbables et au vocabulaire enfantin qu'une fournée de 100.000 formations aux emplois non pourvus serait proposée. Le track record de la "formation" en France étant ce qu'il est, il faudrait être d'une naïveté confondante pour imaginer que cela va bien se terminer.
Et on découvre enfin, goguenard parce qu'après tout, les Français ont voté pour, que les hausses d'impôts vont continuer. Et comme ces hausses s'ajouteront très vite aux autres déjà prévues, aux nouvelles qui ne sont pas encore annoncées, et aux prochaines qui ne sont même pas encore dans les cartons, l'averse de taxes, de ponctions et de vexations fiscales va donc continuer avec force. Eh oui : 40 ans de socialisme, ça se finit toujours pareil... Au point que l'inquiétude monte chez nos voisins allemands.
À la lecture de ces événements, tous survenus, je vous le rappelle, en un mois de vacances normalement calme, on peut vraiment se poser la question : qui sont ceux qui soutiennent encore fermement Hollande et son gouvernement ? Que pensent-ils de la situation ? Où trouvent-ils sérieusement l'espoir qu'elle va s'améliorer si ce n'est dans de profonds pichets d'alcools forts ou de longues inspirations sur des splifs surdosés en THC ? Qui peut croire encore que l'économie va repartir, que la crise est finie, que la France va sortir de l'ornière ?
Et surtout, qui est encore dupe sur la terrible addition qui s'allonge et qu'il va bientôt falloir payer ?
----
Sur le web