Suzanne Dracius aime les mots, « en langue française materner / exhausser harmonies créoles / en marinades / pimentées d’hellènes latinades ». C’est le rythme des banlieues, mais aussi celui des îles. Les souvenirs de l’enfance, de la Martinique, le marronnage, les amitiés, et les joies du corps féminin « en hédoniste poésie (…) caribéenne épicurie ». Elle aime les mots et les mélange. Elle les dit en musique et frappe les sons et les caresse, comme la peau d’un tambour. Elle a aussi des colères et comprend quand « tu as envie d’apprendre à dire non ». Elle annonce un XXIe siècle féminin (et non pas religieux, comme l’a prétendu Jean-Paul II, citant André Frossard). Mais aussi, regardant vivre les générations nouvelles, « métis, chabin ou chapé : / C’est juste un changement inchangé ».