Le cahier de Maya d'Isabel Allende

Par Kllouche

  • Informations:
Editions GrassetParu le 29 mai 2013462 pages21,90€
  • Résumé:
« Je m'appelle Mayal Vidal : de sexe féminin, célibataire, j'ai dix-neuf ans, pas d'amoureux faute d'occasions et non par excès d'exigence, un passeport américain ; née à Berkeley, en Californie, je suis momentanément réfugiée dans une île au sud du monde. On m'a donné le prénom de Maya parce que ma Nini a une prédilection pour l'Inde et que mes parents n'ont pas trouvé autre chose, bien qu'ils aient eu neuf mois pour y réfléchir. En hindi, maya signifie "sortilège, illusion, rêve". Rien à voir avec mon caractère  Attila m'irait mieux, parce que là où je pose le pied, l'herbe ne pousse plus. »
  • Mon avis:
La vie de Maya Vidal, c'est un peu les montagnes russes. Un coup elle touche le fond (bien profond), un autre elle plane de bonheur. Et c'est d'ailleurs ce qu'elle recherche: des extrêmes. Car pour se forger une existence, elle ne voit pas d'autres possibilités que de devenir prostituée, toxico, trafiquante (et j'en passe) puis amante au grand cœur, protectrice, défenseuse de la veuve et l'orphelin, le tout dans un paysage paradisiaque où elle vit au gré de trocs et de récoltes du potager. Très étrange donc ce personnage qu'est Maya, complètement masochiste, mais aussi complètement touchant. Car le destin ne lui a pas fait de cadeaux: un père absent, un grand-père parti trop tôt et des amies peu recommandables. On comprend sans mal son parcours, tout à fait crédible bien que passablement sordide, et toutes les étapes par lesquelles elle a dû passer avant de se retrouver. C'est un roman qui travaille avant tout la psychologie de son héroïne et qui n'a bien que cela d'intéressant.
L'auteur s'est perdue à essayer de faire du contexte historique un enjeu trop important. De même, elle s'est attardée sur des intrigues secondaires larmoyantes bien trop insignifiantes à côté de Maya pour intéresser qui que ce soit. Isabel Allende n'a pas su se concentrer sur le vrai sujet de son roman et a perdu ses lecteurs sur la longueur. Car quand on pond un roman de plus de cinq cents pages, il faut savoir captiver. Alors certes Maya est une jeune femme qu'on a envie de suivre, mais tout le temps qu'elle passe sur l'île paradisiaque de Chiloé  à se reconstruire n'aurait pas du être un prétexte à du remplissage mielleux.
Si l'auteur s'était contenté de nous dresser un portrait synthétique de la vie de Maya, le roman m'aurait sans doute d'avantage charmé. Il n'empêche que des passés comme ça, il n'y a qu'en fiction qu'on peut en voir et que ça fait du bien de se dire qu'il y a plus malheureux que nous! 
Je remercie MyBoox pour cette sympathique découverte!8.5/10