Dans
dix jours, le samedi 10 août 2013, alors que commence le
deuxième quadrimestre de l'année universitaire, qui se
partage en deux sessions, l'économiste et historien Norberto
Galasso, le Passionario de l'histoire dite révisionniste (1),
entame un séminaire ouvert aux étudiants à titre
des options pédagogique et au grand public (auditeurs libres)
à l'Université de Buenos Aires (UBA) dans les locaux de
la Faculté de Philosophie et de Lettres, rue Puán 480,
de 13h à 17h (Caballito).
L'intitulé,
Los movimientos de liberación en la Argentina, est typique de
ce courant historiographique, hyper-idéologisé, un brin
binaire, fort intéressant au demeurant pour son combat fervent
contre l'histoire scolaire, linéaire et simpliste, toujours et
encore influencée par les grands intellectuels libéraux de
la fin du XIXème siècle (Sarmiento et Mitre,
en tête), qui imprègne aussi la plupart des guides
touristiques publiés sur l'Argentine, notamment dans l'hémisphère nord (2). Un enjeu
politico-scientifique dont j'aurai à traiter le 21 août
au CCC lorsque j'y présenterai mes propres travaux sur San
Martín, personnage central de l'identité argentine vu
depuis la France. (3)
Norberto
Galasso, octogénaire plein d'une émouvante bonhomie
mais qui ne s'en laisse pas compter et parle avec la fougue d'un
militant trentenaire, sera entouré d'une équipe
d'historiens appartenant à l'UBA.
Le quotidien kirchneriste Página/12
ne pouvait pas manquer de signaler l'événement. Voici le
début de l'article, pour vous donner le ton :
“La
historia es un arma de combate contra la sacralización de las
clases dominantes.” La frase, una especie de estribillo existencial
ineludible, pertenece a Norberto Galasso. El historiador y ensayista
continúa refutando y demoliendo los candorosos santuarios
erigidos por el liberalismo en cada artículo que escribe, en
cada una de las páginas que integran una obra prolífica
y arriesgada, en las numerosas charlas y debates en los que
participa, en cada clase en que su figura menuda y su dicción
serena se agigantan con estocadas implacables.
Página/12
"L'histoire
est une arme de combat contre la sacralisation des classes
dominantes". La phrase, une espèce de refrain existentiel
incontournable, appartient à Norberto Galasso. L'historien et
essayiste continue à réfuter et à démolir
les sanctuaires candides érigés par le libéralisme
dans chaque article qu'il écrit, dans chacune des pages qui
font partie intégrante d'une œuvre prolifique et risquée,
dans les nombreux débats et conférences auxquels il
participe, dans chaque cours où sa figure grêle (4) et
sa diction tranquille grandissent avec ses implacables estocades.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
Les
inscriptions seront ouvertes à partir du 5 août. Elles
se font en ligne. Voir la dernière ligne de l'article de Página/12.
(1)
Entendez surtout péroniste. En Argentine, cet adjectif n'a
rien à voir avec la négation des crimes nazis.
(2)
Véritable collection de préjugés d'un autre âge.
(3)
C'est même le thème d'une de mes conférences sur
l'histoire de l'Argentine (voir la page consacrée aux conférences sur mon site Internet).
(4)
Norberto Galasso est de petite taille mais "menuda", c'est difficile à traduire en français pour qui veut rester exact. C'est un
petit bonhomme rondouillard avec des faux airs de Grand Schtroumpf.