Constatant que, aux États-Unis, ces TPE ("très petites entreprises", identifiées ici par un chiffre d'affaires annuel inférieur à 500 000 dollars) représentent 95% du marché des PME, c'est-à-dire 28 millions de sociétés, BBVA Compass a entrepris de créer une offre qui leur est entièrement dédiée. Bien entendu, ces entreprises ont un faible taux d'activité bancaire, mais leur nombre en fait malgré tout un segment désirable, dans un contexte difficile pour l'acquisition de nouveaux clients.
Afin de mieux les attirer, la filiale du groupe espagnol ne se contente pas d'un réhabillage de ses services existants. Une réflexion a été menée autour des habitudes des responsables de TPE pour déterminer leurs besoins en matière de banque. Les observations ne font que confirmer les tendances pressenties – manque de temps pour gérer la trésorerie de l'entreprise, exigence d'accès partout et tout le temps, familiarité avec les outils numériques, utilisation fréquente des moyens de paiement personnels dans le cadre professionnel... Tout est donc dans l'art de prendre en compte ces contraintes et ces attentes.
En l'occurrence, BBVA Compass a conçu une solution complète qui semble déjà, selon une enquête interne, séduire sa future cible. Elle comprend un compte courant, des services en ligne et mobiles (dont le dépôt de chèques à distance) et un "pack" permettant l'encaissement sur mobile des paiements par carte. Pour le lancement, une tablette équipée sera même offerte aux nouveaux clients qualifiés. Un effort particulier est également fait sur la tarification : les services de base sont gratuits (pour un volume d'activité typique d'une TPE) et un forfait (raisonnable) est facturé pour les services marchands.
On le comprend, cette offre est tout à fait basique et n'intègre absolument rien d'extraordinaire. Or, il s'agit justement de ce qu'attendent les professionnels qu'elle cherche à conquérir : des produits simples et bon marché, qui leur permettent de gérer sans complication les quelques transactions qu'ils réalisent chaque mois. Alors, comment se fait-il que les banques ne soient pas plus nombreuses à suivre cet exemple ? Les micro-entreprises seraient-elles si peu rentables ou bien l'opportunité qu'elles représentent serait-elle plutôt grossièrement sous-estimée ?