La Voûte – Chez Léa
à Lyon (Rhône) par Patrick Faus
… l’ambiance de bons mangeurs lyonnais est toujours là…
Aujourd’hui, aller manger Chez Léa n’est pas une visite de musée ni une obsession rétrograde. C’est goûter une cuisine qui perdure, certes ringardisée à une époque où l’on a cru un temps qu’une chips de betterave ou un bout de daurade crue était l’apogée de la santé par la cuisine, ou le contraire. Dénoncée, martyrisée, vilipendée, mise à l’index par les adeptes de l’hygiénisme, les plats en sauce et autres gratins à la crème rasaient les murs de la honte. Les amateurs se réunissaient dans des lieux improbables tandis que des foodistas pubères surjouaient l’extase devant un poireau mi-cuit associé subtilement à un abricot sec. Mais le vent tourne et l’on découvre à nouveau les joies de la blanquette de veau ou du pot au feu de canard remis au goût du jour par quelques bist
La salle n’a pas bougé, des photos de Léa au-dessus de la caisse, l’ambiance de bons mangeurs lyonnais est toujours là, Laurence vous accueille comme un fidèle de la maison, et la carte décline les classiques, les grands plats de gibier en saison, avec quelques plats plus d’aujourd’hui. En cuisine, deux chefs sinon rien : Eric Chamarade, ancien second de Rabatel, et le « nouveau » Frédéric Paganani. Sur la table, une assiette de saucisson et de grattons, un pot de Brouilly et on y va.
Saucisson chaud au Macon-Viré, pommes vapeur, fait avec du vin blanc, c’est meilleur. Terrine
La carte des vins représente bien la grande région au nord (Beaujolais, Macon, Bourgogne) et sud (Côtes-du-Rhône). D’autant que la sommelière Laurence Ginet (élue meilleure sommelière de la région Rhône Alpes en 2008) excelle dans sa recherche de belles découvertes. En général, prévoir de ne pas sortir tout de suite tant une douce torpeur vous envahit, sorte d’état second que seule provoque la bonne bouffe et qui vaut toutes les drogues du monde.
Questions à Christian Têtedoie (*)
Quelle fut la motivation pour racheter Chez Léa ?
C’est le premier restaurant où j’ai mangé en arrivant à Lyon en 1979 et ce fut une révélation. Je l’ai vu après assez fréquemment jusqu’à sa retraite. Il m’a paru normal de faire perdurer cette adresse mythique de Lyon.
Il y aura des changements ?
Quelques peintures à rajeunir mais dans l’ensemble nous ne voulons pas toucher à l’essentiel. Nous allons ouvrir en septembre un mâchon lyonnai
Ce type de restaurant intéresse t-il la jeune génération ?
Nous avons une nombreuse clientèle qui vient découvrir ce lieu. Le plus souvent, ils viennent à plusieurs pour se régaler ensemble de ces grands plats. Et les deux chefs que nous avons sont au fait des envies des nouveaux venus.
(*) Chef/propriétaire de L’Antiquaille (* Michelin) depuis 2010, restaurant gastronomique, Bar à vins, et cuisine plancha au Phosphore, sur les hauteurs de Fourvière.
11, place Antonin Gourju
69002 Lyon
Tél : 04 78 42 01 33
www.lavoute-chezlea.com
M° / Bellecour
Fermé dimanche et jours fériés
Menus :
Du jour : 18,50 €(3 plats)
Mère Léa : 29,50 € (3 plats et gratin)
Marché : 41 € (3 plats plus « actuel »)
Carte : 40 € environ