Présentation de l’éditeur
Le Chêne et le citronnier, deux cultures, deux hommes, deux vies au travers d une saga qui balaie le XXème siècle et ses plus grands séismes, de la boucherie de 14-18 à l effondrement de l URSS !
Eugène, grand bourgeois, est né dans les brumes du Nord. José, lui, a vu le jour sous le soleil de la Méditerranée et connu très tôt l exil pour fuir la misère. Les deux hommes traverseront les violences et les horreurs des deux guerres mondiales, les déchirements de la décolonisation et la confrontation tragique entre les deux blocs tout au long de la guerre froide. Ils seront les témoins des turbulences en Europe centrale et au Moyen Orient ainsi que de la lâcheté des hommes de pouvoir. Eugène y verra d abord la main des communistes. José le fruit amer de la fatalité.
Les deux hommes se rencontreront à trois reprises tout au long de leur vie. Trois rencontres dues aux facéties du hasard, « le plus grand des artistes » a écrit Balzac. Mais trois rencontres qui changeront leurs vies.
Leur point commun? L un et l autre garderont au fond d eux-mêmes une rancune éternelle envers ceux qui les ont fait naître, rancune qui ne s éteindra qu avec leur mort.
Mon avis
Ce roman est une très belle découverte. Quand Delphine du blog Mespetitesidées a proposé de lire Le chêne et le citronnier pour en faire une critique, je me suis lancée dans l’aventure alors que ce genre de livre ne m’attire pas habituellement… Et bien, une fois commencé, je n’ai pas pu le lâcher. L’histoire croisée de José et Eugéne est intéressante car elle traverse tout le vingtième siècle. Ces deux hommes que tout oppose (le pays, la classe sociale…) vont se rencontrer trois fois au cours de leurs vies : pendant la Guerre 14-18, en Algérie quand Eugéne devra cacher des armes pendant la Seconde Guerre Mondiale et au crépuscule de leurs existences. Alors qu’ Eugéne a vécu une enfance plutôt confortable dans le nord de la France, José, lui, a dû quitter Ibiza ( qui n’est pas encore devenu le lieu d’extravagances que l’on connaît mais une terre aride où la survie est difficile) avec sa famille d’accueil, direction l’Algérie. Il s’en sortira grâce à sa volonté et son enrôlement dans l’armée lui permettra d’avoir de nouvelles perspectives d’avenir. Eugéne, après avoir été blessé lors de la première Guerre mondiale (et sauvé par José), va continuer quelque temps dans l’armée, profiter de la vie et puis il va rencontrer la femme qui va l’assagir…
Dans Le chêne et le citronnier, les deux arbres représentants les deux principaux protagonistes ( Le père d’Eugène avait planté un chêne à sa naissance et José avait décidé de mettre un citronnier dans son jardin), Antoine-Pierre Mariano dépeint deux destins qui pourraient paraître totalement opposés mais qui plus d’une fois se ressemblent. Certes, il y a une différence de classe sociale mais chacun aura un début de vie marqué par l’absence de la mère (meurtre pour celle de José et une femme qui ne s’occupe pas du tout de son fils pour Eugéne), les deux feront 14-18 et seront marqués par l’exil direct ou indirect (José devant partir d’Ibiza puis d’Algérie et Eugéne devant éloigner sa femme et sa fille de France pendant 39-45). Leur point commun le plus important est l’amour qu’ils portent à leur famille. Ils seront prêts à tout pour elle et y trouveront les ressources nécessaires pour avancer.
L’histoire contée est donc belle et réussie. il y a de l’amour, de la haine, des secrets, les grands faits marquants du vingtième siècle. L’auteur nous offre un beau voyage dans le temps à travers José et Eugéne. Le seul petit bémol est l’écriture souvent répétitive de l’auteur. En effet, Antoine-Pierre Mariano a décidé d’alterner les chapitres consacrés à chacun des protagonistes…Ce qui est un bon procédé maintes fois utilisé en littérature, mais il rappelle sans cesse ce qui s’est passé précédement au cas où le lecteur aurait oublié… Malheureusement, cela alourdit le texte. A part cette petite réserve, cette lecture a été une très bonne surprise et la fin m’a émue.