Deux "dentô hon-gyokuro" 伝統本玉露 2013, c'est à dire des gyokuro traditionnels, théiers ombrés à l'aide de fibres naturelles, et non taillés (shizen-shitate 自然仕立て) en provenance du département de Fukuoka des gyokuro de Yame, donc.L'un comme l'autre sont des Yabukita. L'un comme l'autre proviennent de la ville de Yame, sauf que le premier, plus précisément, provient du village prestigieux de Hoshino.
J'ai tenté, comme test, de les préparer de la même manière, et avec de l'eau très chaude pour des gyokuro. Les paramètres étaient les suivants, 5g de thé pour 40ml d'eau à 70°C.
Hoshino:
Dans les deux, cas, avec de tels paramètre, les liqueurs ne sont évidemment pas dénués d'astringence. Mais cette texture tannique disparaît de suite, et laisse la par belle à de la douceur, à un after taste costaud.
Kita-Kawauchi
Ce test a mis en évidence quelque chose d’intéressant, c'est que le deuxième, à priori de qualité moins importante, se trouve ainsi plus séduisant, ou disons plutôt plus facile à boire, plus léger et doux.
Avec des paramètres plus adaptés:
Pour celui de Kita-Kawauchi, je laisse infuser 1 minute 30 secondes 5g de feuilles dans 40ml d'eau à 60°C petits degrés. Voici alors quelques gouttes d'une liqueur velouté, douce, sucrées, avec des saveurs séduisantes boisées, de framboises et de fruits rouge.
Pour celui de Hoshino, 5g et 40ml d'eau à 50°C, pendant presque 2 minutes.
Les photos du test à 70°C ne permettent pas de s'en rendre compte, mais la liqueur est plus limpide, d'un dorée plus lumineux encore (à partir de la seconde infusion on passe dans le vert profond... ce contraste est toujours étonnant).
Le parfum vert et sucré typique des gyokuro est plus fort.
Mais la tendance du test reste confirmée, ce gyokuro de Hoshino a beaucoup plus de punch, la densité des saveurs, de la douceur, mais aussi d'une astringence légère, rend parfaitement ici l'idée du gyokuro comme "espresso" de thé vert japonais. Cette liqueur très présente, qui prend presque d'assaut les papilles laisse ensuite dans la bouche nombres subtilités, sucre, vanille, végétale, qui se dévoilent après coup peu à peu dans la longueur.
Cette caractéristique fait son charme, mais peu aussi constituer un défaut. Ce gyokuro de Hoshino est plus difficile peut être que celui de Kita-Kawauchi.
Bon, je dois dire aussi, que 2minutes est probablement trop long, 1min30 suffisent.
Mais aussi, certes plus facile, plus séduisant au premier abord, celui de Kawauchi perd plus rapidement en saveurs sur les infusions suivantes, l'astrigence apparaît alors plus fortes aussi. Alors que celui de Hoshino semble montrer un nouveau visage, plus délicat, sur les infusions suivantes, plus riches qu'avec l'autre.
Deux gyokuro à la fois très proche, mais qui pourtant s'apprécie pour des qualités différentes.
Les gyokuro sont des thés dont l'approche critique me semble encore difficile, les occasion étant évidemment moins nombreuses qu'avec les sencha.