Il avait fallu suffit de quelques semaines pour que Nicolas Sarkozy donne des gages à son électorat le plus fidèle, les riches et les grands patrons de ce pays. Cela s'était concrétisé notamment avec la loi TEPA et le fameux bouclier fiscal. Il aura fallu plus d'un an à François Hollande pour qu'il daigne se souvenir que l'électorat des quartiers dits populaire avait massivement voté pour lui, jusqu'à plus de 70 % dans certaines villes. Auparavant, le président aura été plus qu'à l'écoute des plus riches et des classes supérieures, alors que celles-ci ne constituent pas son électorat.
Le Président de la République était donc ce jour en visite à Clichy sous Bois, avec cette fois-ci des mesures dans sa besace pour les quartiers en difficulté. Ainsi des emplois francs, emplois aidés à destination exclusive des jeunes issus de ces quartiers et qui viendront s'ajouter aux emplois d'avenir et aux contrats de génération. Ainsi surtout de la réforme de la politique de la ville dont le futur projet de loi sera présenté dans quelques jours au Conseil des Ministres. La mesure principale consisterait à supprimer les Zones Urbaines Sensibles pour les remplacer par d'autres zones désignés en fonction de la pauvreté de la population et non plus de la "dangerosité" des quartiers. Cela a le grand mérite d'être moins stigmatisant et surtout d'intégrer aussi des zones rurales qui elles aussi sont en grande difficuté.
Tout cela, me direz-vous, n'est que du symbolique et que du saupoudrage. C'est vrai et vu l'immensité des besoins dans ces quartiers, c'est loin d'être suffisant. Mais cela va dans le bon sens, et surtout, en politique, le symbolique est loin d'être négligeable, d'autant plus que cette future réforme de la politique de la ville intervient quelques jours seulement après une autre réforme bien ancrée à gauche elle aussi, celle de l'économie solidaire présentée par Benoit Hamon.
Ceci dit, il ne faut quand même pas se leurrer, le simple fait que ces deux mesures soient présentées en plein coeur de l'été, au moment où la politique n'est plus la préoccupation première des Français, en dit long sur l'importance que leur donne le gouvernement.